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Récit

Deux Marseillaises soupçonnées de vol dans la boutique enfants Dolce & Gabbana

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L'audience avait lieu mardi 7 novembre 2023 - © Capture d'écran Google Maps

L’une d’entre elles a été condamnée à de la prison ferme par le tribunal correctionnel de Monaco.

Nous sommes le 3 janvier 2022, il est passé 17 heures lorsque, dans le magasin de luxe situé boulevard des Moulins, le personnel s’aperçoit qu’un pull d’une valeur de 215 euros a disparu des présentoirs. Aussitôt, les images des caméras de vidéosurveillance sont visionnées et deux jeunes femmes sont identifiées.

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Ce soir-là en effet, les deux Marseillaises étaient venues à Monaco et s’étaient rendues dans la boutique. L’une pour échanger un article, et l’autre l’accompagnant. Pendant que la première demande l’échange, la seconde va déambuler, prendre le fameux pull et le cacher dans un grand sac.

La première jeune fille de 20 ans, qui ne travaille pas et qui était occupée en caisse, soutient qu’elle ignorait ce que faisait son amie et qu’elle s’est aperçue du vol seulement une fois de retour dans la cité phocéenne. La seconde jeune fille de 25 ans, qui, elle, est aide-soignante, jure que ce n’est pas elle que l’on aperçoit sur les vidéos. « Pourquoi vous accuserait-elle ? » demande le Président, cherchant à savoir si contentieux il y avait entre les deux. « Je ne sais pas », répond la discrète accusée, ce qui a le don d’agacer le Procureur.

Déjà connue de la justice

« La personne que l’on voit sur les images a pourtant la même corpulence que vous, la même coupe de cheveux… Mais très bien, j’attendrai donc votre plainte pour dénonciation calomnieuse dans ce cas. » Si la plus jeune n’a jamais été condamnée, ce n’est pas le cas de son accompagnatrice. En effet, son casier est entaché d’une condamnation en 2018… Pour vol.

Pour le Procureur, sa culpabilité ne fait aucun doute. « On peut se poser la question de savoir si cette jeune fille qui échangeait son article, était au courant ou pas de ce qu’allait faire son amie, si elle était complice, ou pas. Et si j’ai convoqué les deux, c’est pour que les questions soient posées devant le tribunal », s’explique le Ministère public, qui requiert pour la première une relaxe, et pour la seconde 15 jours de prison ferme.

« Il n’y a aucun élément qui prouve que ma cliente était complice, soutient l’avocat de la jeune femme de 20 ans. Et puis, quel intérêt avait-elle à donner spontanément son nom lors de l’échange dans ce cas ? Ce serait alors la pire des complices de la terre. De plus, on le voit sur les images, elle est tout du long sur son téléphone, ne se préoccupant à aucun moment de ce qui se passe autour d’elle. »

De l’autre côté, l’avocate issue également du barreau de Marseille se désole du « manque d’investigation » de ce dossier. « Qu’est-ce qui prouve que ma cliente était à Monaco au moment du vol ? Personnellement, je ne la reconnais pas sur les images. Le seul élément que vous avez à sa charge, ce sont les déclarations de madame », poursuit la défense. Ce ne sera visiblement pas assez pour convaincre le tribunal, qui suivra les réquisitions du Procureur.