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Récit

Il renverse une retraitée avenue d’Ostende et se retrouve devant le tribunal

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L'homme était poursuivi pour « Blessures involontaires par conducteur de véhicule terrestre » - © Direction de la Communication / Michael Alesi

La victime, polytraumatisée à la suite de l’accident, traversait pourtant au niveau du passage clouté.

C’est un moment d’inattention qui aurait pu arriver à n’importe qui. Pas de traces d’alcool ou de drogue, en effet, dans les examens du conducteur qui a adopté un comportement bienveillant et courtois envers la victime suite au choc. Devant le tribunal correctionnel mardi 14 novembre dernier, les deux protagonistes étaient convoqués pour relater les faits du 26 octobre 2022.

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« Vous arriviez de Nice vers l’avenue d’Ostende, car habituellement, vous stationnez dans les environs pour aller travailler, relate le président Florestan Bellinzona. Madame traversait, et vous l’avait percuté de plein fouet. Elle a fait un bond de quatre mètres. Vous n’avez pas freiné immédiatement, car c’est seulement après l’accident que vous avez réalisé qu’une personne était sur la chaussée ».

Si l’enquête a démontré que le conducteur n’était ni alcoolisé, ni sous l’emprise de stupéfiants, ni même au téléphone au moment des faits, l’accident n’en était pas moins violent et la victime s’est vu prescrire 60 jours d’ITT. Elle a notamment été polytraumatisée au niveau du visage et a souffert de plusieurs fractures, dont certaines ont nécessité une opération. « J’ai eu un trou noir suite à l’accident, même si j’ai quelques flashs, mes souvenirs sont vagues », explique la résidente monégasque, qui confie avoir été impactée pendant plus d’un an, notamment pour conduire, et pour réaliser des tâches basiques de la vie quotidienne. Elle souffre toujours et n’a pas retrouvé toute sa mobilité.

Un médecin est intervenu

À ses côtés, le banquier niçois de 33 ans présente ses excuses et lui propose son aide. La victime semble être réceptive, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors. « Monsieur, vous aviez voulu envoyer des fleurs a madame mais elle a refusé », indique le président.

« Ma cliente était inanimée. Par chance, elle a rapidement été prise en charge par un médecin de l’IM2S qui passait par là avant l’arrivée des secours. Après ce jour-là, s’est ensuivi le parcours du combattant pour cette ancienne professeure de la Principauté », plaide Me Brandone, du Barreau de Nice, avant de demander la désignation d’un expert judiciaire pour déterminer le préjudice et une provision de 5 000 euros.

Le procureur Julien Pronier prend la parole : « en soi, le conducteur avait tout respecté, il s’agit d’une erreur d’inadvertance. Le prévenu n’est pas un délinquant, mais il reste responsable. Je requiers ainsi 500 euros d’amende. » Des réquisitions qui conviennent parfaitement à la défense, qui décrit un pilote « prudent » et un véhicule « assuré et bien entretenu ». Pour Me Bergonzi aussi, « la fatigue et l’inattention sont au coeur de ce dossier ». L’avocat monégasque précise à l’audience que son client « n’a pas dormi la nuit pendant plus d’un mois et a été suivi par un psychologue ».

Après en avoir délibéré, le tribunal suivra la demande du ministère public et condamnera le trentenaire à une amende de 500 euros. Il ordonnera également une expertise et le versement d’une provision de 5 000 euros comme souhaitée par la partie civile.