Livraison par drone : MC-Clic se projette encore vers l’avenir
Il y a plusieurs semaines, la société monégasque a fait réagir sur les réseaux sociaux en livrant un colis sur un yacht depuis le Port de Fontvielle.
« C’est une super idée !», « Cela va nous faire gagner du temps pendant nos séjours pour la Formule 1 », « Enfin ! ». Sur le réseau social Facebook, les réactions sont unanimes dans les commentaires d’une publication d’un média spécialisé à propos de la livraison réalisée à Monaco.
En partenariat avec la société suédoise Kookiejar et le Gouvernement monégasque, un drone de MC-Clic, en pilote automatique, a ainsi livré une montre, du champagne et du caviar à bord du Coral Ocean Yacht. « Pour l’instant, on est limité à un poids de 5kg », nous explique Erwan Grimaud, le fondateur de MC-Clic, qui ajoute que le transport « de 10 et 25kg par drone » est aussi étudié.
Trouver un accord avec Monaco
Si ce test rempli de succès s’est déroulé sur le Port de Fontvieille, MC-Clic se tourne vers l’étranger pour réaliser davantage d’essais sur le long terme, et notamment vers Dubai. « Dans peu de temps, on ira tester là-bas. En discutant quelques jours, ils ont tout de suite été partants », développe Erwan Grimaud.
En Principauté, l’un des souhaits du monégasque serait la création d’une zone de décollage attitrée et permanente, une plateforme d’où partiraient les drones pour réaliser diverses livraisons. Pour une implantation officielle et de longue durée, Erwan Grimaud et MC-Clic doivent concevoir avec une réglementation française et européenne stricte. Compliqué de survoler des zones aussi densément peuplées et urbanisées, malgré « une sécurité (des drones, NDLR) qui augmente constamment ». Et côté atouts, trois arguments reviennent : une durée de livraison record, moins de nuisances sonores et un coût négligeable. De grandes discussions sont toujours en cours entre Monaco et la société de drones.
1 million de litres de sang livrés
« L’idée de la livraison en drone, ce n’est pas simplement livrer des personnes fortunées sur leur yacht, nous avons une vision plus globale. Nous voulons pouvoir livrer dans des zones compliquées d’accès, des villages de montagne inaccessibles par exemple », relate Erwan Grimaud. Depuis huit ans, MC-Clic participe déjà à un projet humanitaire sur le continent africain. « Une équipe a été formée sur place à l’utilisation de nos drones et s’occupe de la livraison de médicaments, d’analyses, de vivres, entre les hôpitaux de brousse et les laboratoires. » Erwan Grimaud prend l’exemple des transferts sanguins qu’il chiffre à « 1 million de litres transportés ».
Le trentenaire veut aller plus et développer cet aspect de la livraison par drone en Europe, voire en France. « Cela pourrait être sur des zones d’altitudes ou, par exemple, dans villages comme Breil-sur-Roya, pour qui il peut être compliqué de faire des analyses sans descendre en ville », illustre-il, évoquant aussi les catastrophes naturelles comme celle qui a touché la commune des Alpes-Maritimes il y a trois ans, la tempête Alex. « On aimerait pouvoir agir face à ce genre d’événements. »
Des drones uniques
Et pour mener à bien ces nombreux projets, MC-Clic continue d’améliorer des drones produits dans ses locaux, en totalité ou presque. « Disons qu’ils le sont à 99%, tout le système de sécurité et de mise en place est codé en interne. Une société externe nous fournit l’auto-pilote mais cela nous permet de maîtriser la chaîne de bout en bout »
La société est en train de développer et tester son application de livraison, qui permettra au drone de localiser l’utilisateur et de laisser son téléphone à l’endroit de la livraison. « Il sera même possible de payer par Carlo et il faudra simplement que ce soit des smartphones récents », ajoute Erwan Grimaud qui doit encore trouver quelques réponses logistiques quant à ces livraisons, notamment sur la manière dont doit être déposé le colis. En attendant, MC-Clic poursuit ses essais dans un champ italien, avec l’espoir d’apporter bientôt une nouvelle avancée technologique dont pourra profiter le public.