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Récit

Un deux-roues fonce sur une policière : le conducteur condamné à de la prison ferme

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L'audience s’est tenue mardi 31 octobre 2023 - © Direction de la Communication / Stéphane Danna, Manuel Vitali

La vidéosurveillance a pu être exploitée dans le cadre de l’enquête, ce qui a permis de retrouver l’individu.

Alors qu’elle sécurisait un transport exceptionnel au niveau de l’échangeur Sainte Dévote, cette fonctionnaire de police s’est fait foncer dessus par un cyclomoteur le 23 février dernier.

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Comme l’a précisé le Président du tribunal correctionnel le jour de l’audience, le jeune conducteur remontait vers Beausoleil en circulant « de manière extrêmement dangereuse » et son rétroviseur a touché – heureusement sans gravité – le bras de l’agent. Grâce aux caméras installées à cet endroit de la chaussée, la plaque d’immatriculation du chauffard a pu rapidement être identifiée, ce qui n’est pas le cas du conducteur.

Obligation de quitter le territoire français

Le véhicule en effet n’appartenait pas à la personne qui le conduisait, ce qui a donné du fil à retorde aux enquêteurs qui ont d’abord interrogé le propriétaire. Un père de famille qui avait laissé son deux-roues à son fils. En garde à vue, ce dernier se confond en excuses, et avouera finalement avoir prêté le deux-roues à une tierce personne : un jeune sans emploi de 22 ans résidant à Beausoleil.

Si ce Marocain présente un casier judiciaire vierge, il est cependant bien connu des services de police français et fait même l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Contrairement au prévenu, la policière elle, s’est présentée à la barre, en uniforme. « Moi, suis préparée à réagir, mais un enfant, une famille, ou n’importe qui d’autre ne l’est pas forcément. Il me fonçait dessus et roulait à vive allure. J’ai réussi à me déporter au dernier moment », confie la victime, accompagnée d’un avocat.

Des faits « inacceptables »

« Quelqu’un qui fonce sur vous, ça fait toujours peur, que vous soyez un professionnel entrainé ou non. Ce soir-là, un autre agent a tenté de rattraper le chauffard, mais il s’est enfui. Ce qui est arrivé ne doit pas arriver, et encore moins en Principauté de Monaco », plaide son conseil, Me Sosso, avant de demander pour sa cliente des dommages-intérêts à hauteur de 800 euros.

À son tour, le Procureur Maxime Maillet prend la parole : « le pilote va prendre tous les risques. Et même s’il est primo-délinquant, les faits sont inacceptables ». Le Ministère public va ainsi requérir six mois de prison avec sursis ainsi que 500 euros d’amende pour les infractions au Code de la route commises de surcroit ce soir-là, comme la conduite à contresens ou le franchissement d’une ligne continue. Après en avoir délibéré, le tribunal sévira avec une peine de prison ferme d’un mois, ainsi que 245 euros d’amende et 800 euros pour la partie civile.