Droits des femmes à Monaco : 2024 sera une année de « mobilisation collective »
Ce jeudi se tenait la 5ème réunion plénière du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes.
Après une année 2023 « tournée vers la jeunesse et la formation », Céline Cottalorda présente 2024 comme « une année de mobilisation collective ». Ce jeudi, la Déléguée interministérielle pour les droits des femmes se tenait aux côtés d’Isabelle Berro-Amadeï, présidente du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes et Conseiller de Gouvernement-Ministre, pour aborder le bilan annuel du Comité créé il y a 5 ans.
Entre campagnes, formations et législation
Il y a quelques semaine, le Conseil national votait un projet de loi relative à l’indemnisation des victimes d’infractions à caractère sexuel, de crimes et de délits envers l’enfant et de violences domestiques. Les victimes pourront désormais obtenir une indemnisation de la part de l’Etat, au cas où l’auteur des faits serait insolvable. La dernière avancée d’une année 2023 riche pour le Comité, à commencer par la journée du 8 mars dernier, « dédiée aux femmes et au sport par la nouvelle génération ».
Après la Journée internationale des droits des femmes, Céline Cottalorda évoque celle dédiée à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en date du 25 novembre. Également tournée vers la jeunesse, elle avait donné lieu à la création d’un manga dont le sujet cible les violences numériques. « Une violence qui touche, malheureusement, plus particulièrement les femmes et les jeunes filles ».
Depuis plusieurs années, le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes forme des professionnels « qui ont à traiter des sujets de violences intra-familiales ». 386 personnes ont bénéficié des ces formations depuis 2020. « Que ce soit des services de Police, des services sociaux, de la Justice ou de l’éducation […] En 2023, nous avons formé 99 personnes au sujet de ces violences », précise la Déléguée interministérielle.
Une nouvelle formation est également apparue l’an dernier, contre le sexisme au travail. Elle est uniquement destinée aux fonctionnaires de l’État monégasque et a déjà être présentée à 167 d’entre eux.
Enfin, Céline Cottalorda rappelle l’intégration de Monaco au sein du réseau de l’application App-Elles, disponible dans une quinzaine de pays. Depuis septembre 2023, les victimes de violences en Principauté ont accès à ce dispositif gratuit qui permet d’alerter des contacts de confiance et les services de secours locaux en un seul clic.
Le nombre de victimes en hausse
Depuis la création du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, l’IMSEE (Institut Monégasque des Statistiques et des Etudes Économiques) publie chaque année plusieurs statistiques au sujet des violences faites aux femmes, enregistrées à Monaco.
En 2023, la Sûreté Publique a rapporté 55 cas de violences commises envers les femmes, contre 53 en 2022. 58% des victimes étaient résidentes en Principauté. Du côté de la Justice, 57 procédures judiciaires étaient en cours en 2023, pour des cas de violences commises envers les femmes. Au Centre Hospitalier Princesse Grace, ce sont 162 femmes que l’hôpital a accueilli pour des cas de violences subies en 2023. Un tiers d’entre elles vivait à Monaco.
« Une appréciation de ces chiffres est vraiment importante pour nous, cela nous permet de savoir où est-ce qu’on en est à Monaco, est-ce que la parole se libère ou non, comment les équipes des professionnels sont de plus en plus formées, notamment la méthodologie concernant le recueil de l’information qui s’améliore », développe Céline Cottalorda.
2024, la mobilisation collective
« Il faut continuer à porter tous ces sujets, particulièrement ceux touchants aux violences faites aux femmes ». Céline Cottalorda se réjouit d’ores et déjà des initiatives prises par les associations membres du Comité. Un projet de conférences et un escape game seraient notamment en train d’être planifié pour cette nouvelle année. « Elles se sont réunies pour porter de très beaux projets […] C’est vraiment un relais important pour nous, qui défendons les politiques publiques, auprès de la société et de la population associative ». L’occasion pour la Déléguée interministérielle d’assurer, à nouveau, son soutien envers les organes associatifs.
L’une des prochaines échéances du Comité est la journée du 8 mars, moment de mobilisation majeur dans le monde entier pour les droits des femmes. Cette année, l’Espace Léo Ferré sera réquisitionné « du matin jusqu’au soir » pour accueillir l’ensemble des acteurs et partenaires du Comité. « Pour montrer l’engagement auprès du droit des femmes […] Il y aura des conférences, des ateliers, des stands et un spectacle en soirée ». Une journée « grand public », ouverte à tous.
Pour conclure sa prise de parole, Céline Cottalorda assure que le Gouvernement et la Comité poursuivront leurs « actions de sensibilisation », notamment auprès de la jeunesse. La formation, elle, sera « amplifiée ».