Il se fait arrêter à Monaco avec un couteau, une machette et une matraque sur lui
Cet homme potentiellement dangereux a été jugé devant le tribunal correctionnel mardi 9 janvier dernier.
Il n’est pas rare que des individus, ignorant l’interdiction, soient retrouvés avec un petit couteau pliable sur eux. Mais le cas évoqué en ce début d’année devant la justice monégasque est plutôt exceptionnel. En effet, à l’occasion d’un banal contrôle routier, la police va retrouver dans la voiture d’un automobiliste, une panoplie d’armes de catégorie C : un couteau, une machette et une matraque.
Mais ce n’est pas tout. À l’intérieur du véhicule, se trouvaient également une paire de gants et un bonnet, ce qui interroge en septembre sur la Côte d’Azur. Autre élément ayant attiré l’attention des agents de la Sûreté Publique : des cartes d’association de police.
Le jour de l’audience, le Président du tribunal reprend les déclarations de l’individu faites en garde à vue et tente de comprendre : « pourquoi avez-vous tout cela sur vous ? ». Le quinquagénaire de nationalité slovène lui répond : « j’ai ces armes dans ma voiture depuis que je me suis fait agresser en 2018. Le bonnet et les gants, je les ai en permanence, et les cartes prouvent que je fais partie d’associations de police. Je suis psychothérapeute et je suis régulièrement en contact avec des policiers. Par ailleurs, je donne des cours de psychologie à des élèves », poursuit le mis en cause.
Florestan Bellinzona reste sceptique, « vous avez déclaré en amont être consultant et écrivain, vos explications sont nébuleuses ! » L’un des assesseurs interroge à son tour le résident monégasque sur son choix de vivre à Monaco. Et d’après les dires de ce dernier, c’est l’amour qui l’aurait poussé à s’installer en Principauté.
« Monaco est réputé pour sa sécurité légendaire »
Le procureur prend la parole et précise qu’une lampe torche a également été retrouvée dans l’habitacle. Mais comme l’indique le parquet, « rien par la suite ne va aller à l’encontre du discours du prévenu » et les doutes quant à ses mauvaises intentions vont se dissiper peu à peu. En revanche, quelques interrogations subsistent. Car Monaco est réputé pour sa sécurité légendaire et s’armer en cas d’agression n’a pas de sens. 500 euros d’amende et la confiscation des scellés seront requis. « Ce qui aurait pu être résolu par la parole aurait pu finir par les armes », termine le ministère public, relevant ainsi la gravité des faits.
Pour assurer la défense de son client, Me Bernardi souligne que ce dernier n’a pas d’antécédents judiciaires, qu’il est titulaire d’un double doctorat, en psychologie et en gestion, et que si, comme les autorités l’ont soupçonné, « il était à Monaco dans le but de cambrioler, il n’aurait pas un casier vierge à 54 ans et ne serait pas inséré socialement ». Après en avoir délibéré, le tribunal condamnera le Slovène à 1 000 euros d’amende, soit le double du montant requis, et ordonnera la confiscation définitive des armes.