Kassoum Ouattara : « L’AS Monaco est un grand club, on ne peut pas être déçu en arrivant ici »
Kassoum Ouattara (19 ans) s’est livré dans une interview conjointement menée par Monaco-Tribune, Radio Monaco et Actu Foot, mardi après-midi au Centre de Performance de La Turbie.
C’est un garçon d’à peine 19 ans avec, déjà, une maturité exemplaire pour son jeune âge. D’abord réservé durant l’entrevue, le natif d’Ivry s’est ensuite rapidement mis à l’aise durant les vingt minutes d’entretien, en esquissant de nombreux sourires à mesure que les questions se sont succédées.
Arrivé en novembre dernier en provenance de l’Amiens SC Football, un club dans lequel il a été lancé en Ligue 2 à seulement 17 ans, comme joker médical pour palier l’absence longue durée de Caio Henrique, le jeune latéral gauche a déjà laissé entrevoir de belles qualités lors de ses apparitions avec l’AS Monaco (7 matchs, 2 passes décisives).
Son arrivée sur le Rocher, son adaptation à la Principauté, ses premiers pas dans le football, ses ambitions avec l’ASM, son admiration pour Caio Henrique, son amour pour la Côte d’Ivoire… Kassoum Ouattara s’est livré à cœur ouvert. Extraits.
L’AS Monaco marque le pas en Ligue 1 ces dernières semaines. Comme expliquez-vous la mauvaise passe actuelle ?
Dans une saison, il y a toujours des hauts et des bas. Les résultats ne sont pas positifs ces derniers temps, mais je pense que l’on va rapidement rebondir en gagnant les prochains matchs. Nous nous procurons des occasions, mais nous n’arrivons pas forcément à les concrétiser. Mais le groupe travail, je n’ai pas de doute pour la suite.
Nous sommes prêts à réaliser quelque chose à Nice. Un derby est un match à part. C’est un match qui se gagne
Qu’est ce qu’il a manqué face au Havre pour faire mieux qu’un résultat nul (1-1) ?
C’est dommage, on a les occasions en première et deuxième mi-temps, mais nous n’avons pas réussi à faire le break dans ce match. On se fait égaliser très rapidement. Nous avons eu le match en mains, on a dominé. Mais il faut continuer de travailler pour « tuer » les matchs et surtout ne pas encaisser de but derrière.
La Coupe de France arrive avec un huitième de finale à disputer sur la pelouse de Rouen (National 1). Comment appréhendez-vous ce match ?
C’est une équipe solide, qui a réussi à sortir Toulouse au tour précédent (3-3, 12-11 TAB, ndlr). Il faudra se montrer sérieux et respecter cette équipe jusqu’au bout. C’est un bon match pour reprendre la confiance, avec cet objectif de se qualifier pour les quarts de finale.
Il y a un autre rendez-vous important qui va s’enchaîner avec ce déplacement à Nice pour le derby…
C’est un vrai challenge. Nous sommes tous concentrés sur Rouen, mais on sait que ce derby est important. II faut gagner, prendre des points, pour remonter au classement. C’est à l’extérieur, mais nous sommes prêts à réaliser quelque chose à Nice. Un derby est un match à part. C’est un match qui se gagne.
Comment s’est déroulé votre arrivée et votre intégration à Monaco il y a quelques semaines ?
Tout s’est parfaitement bien passé. Il y a de très bons gars dans cette équipe, on s’entend tous très bien. C’est un groupe jeune, tout le monde m’a tout de suite mis à l’aise. Avec ce staff, ce n’est vraiment pas difficile de s’intégrer. Je connaissais aussi certains joueurs que j’avais côtoyé avant. Nous sommes de la même génération, on se connaît tous de près ou de loin.
Quel a été votre réaction quand vous avez appris que vous étiez sollicité par l’AS Monaco ?
Quand on fait du football depuis très jeune à ce niveau, on s’attend à être suivi par ce genre d’équipe. Je suis arrivé en pleine saison, ce n’est pas habituel, mais une fois ici, je me suis fait à l’idée que je démarrais une nouvelle saison. Monaco est un grand club, je vais tout donner pour continuer à progresser et faire face à la concurrence. Je veux m’imposer et devenir le meilleur joueur possible.
Caio Henrique est l’un des meilleurs joueurs à ce poste. C’est un joueur que je suivais déjà avec attention avant de venir à Monaco
Comment gérez-vous la transition entre la Ligue 2 et la Ligue 1 ?
Ça se passe beaucoup mieux depuis quelques semaines. La Ligue 1 est un championnat avec beaucoup plus de qualités. Le niveau est plus elevé, l’intensité est plus importante. Pour un jeune comme moi, il faut rapidement s’y habituer. La Ligue 1 est l’un des meilleurs championnat en Europe. C’est toujours bien de passer cette étape et continuer à travailler pour s’y imposer.
Depuis votre arrivée à Monaco, vous évoluez surtout dans un rôle de piston. Est-ce un poste qui convient à vos qualités ?
Dans cette position, j’ai cette liberté offensive qui me convient. Mais il faut également couvrir tout le couloir et être également bon défensivement. J’avais déjà évolué comme piston dans mon ancien club. Ce n’est pas nouveau pour moi. Cela me permet de me distinguer offensivement, au-delà du poste d’arrière gauche.
Vous êtes arrivé comme joker médical de Caio Henrique. Vous l’aviez cité comme exemple et comme modèle. Est-ce un joueur qui vous inspire ?
Caio Henrique est l’un des meilleurs joueurs à ce poste. C’est un joueur que je suivais déjà avec attention avant de venir à Monaco. Je l’ai toujours pris pour exemple. Alors arriver pour le remplacer, c’est quelque chose de très valorisant. J’espère maintenant qu’il va rapidement revenir, car il est important pour l’équipe.
Revenons-en à vos débuts. Chez les Ouattara, est-ce que le football est une affaire de famille ?
(Sourire) C’est vrai que dans ma famille, on a toujours aimé le football, que ça soit mon père ou mes oncles. Il y a aussi mon petit frère maintenant, qui essaye de suivre mes traces. J’espère qu’il atteindra lui aussi ses rêves.
Quel a été votre parcours chez les jeunes ?
J’ai commencé jeune, à Ivry, dans ma ville natale. J’ai passé six ans là-bas avant de partir au Montrouge FC 92 et d’aller à Amiens. Ce sont de belles expériences. J’ai eu la chance de compter sur des coachs et des coéquipiers qui m’ont permis d’arriver où j’en suis actuellement.
La Côte d’Ivoire ? À l’heure actuelle je joue pour la sélection française. Mais très honnêtement, je n’ai pas encore réfléchi avec qui je pourrais jouer plus tard
L’Île-de-France est un vivier de talents, reconnu à l’international. Comment pouvez-vous l’expliquer et quelles sont les valeurs qui vous sont inculpées là-bas ?
Le niveau est important, déjà, avec beaucoup de technique. Cela nous pousse à nous dépasser et à être le plus fort possible. On vient souvent des banlieues parisiennes, on a envie d’en sortir. Quand on arrive sur un terrain de football, on se donne forcément à fond. On travaille toujours l’endurance, la technique, on veut tout simplement être les meilleurs. Tout le monde se pousse vers le haut.
Vous avez grandi à Paris, vous venez d’Amiens, quelle idée vous faisiez-vous de la Principauté et est-ce que cela correspond à vos attentes ?
(Sourire) C’est un endroit que tous les jeunes parisiens rêvent de découvrir. C’est très agréable. Et l’AS Monaco est un grand club. On ne peut pas être déçu en arrivant ici.
Vous avez des origines ivoiriennes et la double nationalité. Est-ce que vous suivez le parcours des « Éléphants » à la Coupe d’Afrique des Nations ?
Bien sûr, je suis tous les matchs, c’est mon pays d’origine, celui de mes parents. À l’heure actuelle, je joue pour la sélection française. Mais très honnêtement, je n’ai pas encore réfléchi avec qui je pourrais jouer plus tard. Mais je suis avec attention les deux sélections.