Mathilde Le Clerc : « Monaco peut et doit faire mieux pour ses jeunes »
Pour Monaco Tribune, la Présidente de la Commission de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports qui siège au Conseil national a évoqué les projets qu’elle porte, en collaboration avec le Gouvernement, pour la jeunesse monégasque, à l’heure ou le manque d’infrastructures et d’activités est régulièrement pointé du doigt par la population et les élus.
Nos lecteurs nous font régulièrement remarquer « un manque d’infrastructures et d’activités » pour les jeunes, ados principalement, de Monaco. En tant que Présidente de la Commission de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, comment vous positionnez-vous à ce sujet ?
C’est un constat que je partage évidemment. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de l’exprimer très clairement à plusieurs reprises lors des séances publiques au Conseil National. Dans le rôle qui est le mien, j’ai par exemple pointé du doigt non seulement l’insuffisance des infrastructures en Principauté, mais également la disparition progressive des activités pour les jeunes. Ce fut le cas pour ce qui concerne la patinoire, le bowling ou encore le karting, pour ne citer que des exemples récents.
Quels sont les projets que vous portez à ce sujet ?
Cette problématique ne peut pas se concevoir en juxtaposant simplement une activité par ci et une activité par là. Comme pour d’autres sujets, tels que le commerce défendu par ma collègue Corinne Bertani ou la mobilité avec Nathalie Amoratti-Blanc, Karen Aliprendi et Jade Aureglia, il faut réfléchir à des stratégies durables mais surtout concrètes. Pour en revenir à des sujets précis, le Conseil National demande à ce que le Gouvernement respecte son engagement de livrer un cinéma multisalles de dernière génération, au sein du nouveau projet de Centre Commercial. De la même manière, je suis de près l’avancée de la relocalisation du bowling. Enfin, il faut engager une réflexion et une planification de mise à niveau de nos infrastructures sportives intramuros comme en zone limitrophe. Je pense par exemple au Stade Louis II et au Stade des Moneghetti.
Cela va faire un an que vous avez été élue présidente de cette commission, voyez-vous déjà une évolution dans l’intérêt et la priorité émis à l’égard de ces projets, notamment ceux concernant les activités des jeunes ?
Oui, nos demandes semblent enfin avoir été prises en compte par le Gouvernement puisque le Ministre d’Etat, a confirmé lors des débats du Budget primitif 2024, qu’une réflexion globale serait engagée dès cette année afin de mieux répondre aux aspirations légitimes de nos jeunes et par extension aux attentes de leurs parents.
Un territoire comme celui de Monaco limite-il les activités et divertissements que l’on peut proposer à la jeunesse ?
Je crois qu’il y a deux approches pour répondre à votre question. La première consiste à affirmer que Monaco peut et doit faire mieux pour ses jeunes, sur son territoire. La seconde consiste à appréhender votre question en se plaçant dans la perspective d’un bassin de vie incluant les communes limitrophes. Il faut être réaliste, la valeur du foncier à Monaco ne permet pas de tout réaliser sur le sol monégasque. Pour autant, il faut faire preuve d’imagination pour proposer aux jeunes des activités en phase avec notre temps et à l’ensemble de la population des infrastructures sportives à la hauteur de l’attractivité de notre pays.
Vous avez appelé le Gouvernement à « donner les moyens à notre jeunesse de s’épanouir à Monaco. » Comment se déroule la collaboration entre le Conseil national et le Gouvernement à ce sujet ?
En tant que relai des attentes de la population, et pour être moi-même sur le terrain au contact de nos compatriotes et des résidents, nous devons contribuer à raccourcir le délai entre la prise en compte d’une problématique et la mise en œuvre d’actions et de solutions efficaces. Nous travaillons en bonne intelligence avec le Département de l’Intérieur et la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour faire avancer dans une concertation dynamique l’ensemble de ces sujets au sein des différents groupes de travail constitués entre nos deux institutions.
Êtes-vous également en lien avec la Mairie de Monaco, organisatrice de plusieurs événements à destination des jeunes ?
La Mairie de Monaco remplit parfaitement son rôle dans le cadre de ses prérogatives et de son périmètre. Elle contribue grandement à l’animation de la ville, ce qui permet aux jeunes de bénéficier chaque année de la foire attractions, du village de Noël pour les familles, et de nombreux concerts et évènements organisés à l’espace Leo Ferré par exemple.
Nous évoquons régulièrement les activités, loisirs et infrastructures. Selon vous, est-ce que l’organisation de davantage d’événements temporaires à destination de la jeunesse pourrait également être une solution ?
Cela fait forcément partie des pistes à envisager, mais comme je le disais précédemment, il ne s’agit que d’une partie du problème et donc que d’un aspect d’une stratégie globale qu’il faut définir entre le Gouvernement et le Conseil National, à l’écoute du monde associatif et éducatif, des acteurs économiques, des familles et bien sûr de nos jeunes.