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Récit

Un surveillant de la maison d’arrêt condamné après avoir violenté sa collègue enceinte

prison
Depuis, la plaignante a changé de travail - © Pixabay

Le procès a eu lieu mardi 6 février dernier au tribunal correctionnel de Monaco.

« Il avait un humour particulier pour ne pas dire lourdingue », lance le président, à propos du prévenu positionné à la barre devant lui. Florestan Bellinzona poursuit : « il se permettait des réflexions récurrentes sur le physique de femmes et avait pris cette habitude de les taper sur le ventre notamment », et cela « pour tester leurs réflexes », expliquera plus tard son avocat.

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C’est donc ce geste qu’il aurait reproduit en décembre 2021 sur sa collègue, elle aussi gardienne de la prison, alors qu’elle était enceinte de quatre mois. La vidéo des faits a été projetée au tribunal. « Je n’étais pas certain qu’elle était enceinte, mais dans le doute, je suis allé directement m’excuser », se souvient le salarié monégasque. Suite à cet épisode, ce dernier a reçu un blâme de la part de son employeur et une circulaire a été rédigée afin d’interdir ce genre de comportement.

Des vomissements et des contractions

La victime, certificats médicaux à l’appui, était également présente le jour de l’audience. « J’ai eu des vomissements et des contractions après le coup. Et contrairement à ce qu’il avance aujourd’hui, je n’ai jamais eu d’excuses de sa part, assure la jeune femme. Tout le monde savait que j’étais enceinte. J’ai contracté le ventre spontanément, et je suis restée sans réaction, simplement choquée, puis j’ai été prise en charge au CHPG », relate-t-elle, avant de laisser la parole à son avocate du barreau de Nice.

« Voir son agresseur minimiser les faits, c’est insupportable. Dans ce dossier, les faits sont très objectifs ainsi que les conséquences. Sur les images, on voit clairement le coup porté et les attestations des médecins urgentistes sont claires : des contusions à l’abdomen et des contractions, cela laisse imaginer la puissance du choc subi par ma cliente. D’autres collègues ont témoigné, affirmant que monsieur avait un comportement problématique vis-à-vis des femmes. Il ne mesure pas la gravité de ces actes. »

1 000 euros d’amende

Pour le préjudice corporel, une demande de 5 000 euros a été établie, pour le préjudice moral, 3 000 euros, et enfin pour les frais de justice, 2 500 euros. « Ma cliente a été plongée dans une angoisse permanente pour la suite de sa grossesse, qui plus est était sa première », ajoute le conseil de la partie civile. Le procureur va requérir à l’encontre du Niçois 2 000 euros d’amende avec sursis. Le sursis précise-t-il, permettra de s’assurer qu’il ne recommencera pas. « Il a fait preuve d’un manque d’intelligence, et ce comportement est inadmissible », a conclu le parquet.

Pour assurer la défense du mis en cause, Me Gamerdinger, explique : « en prison, le personnel doit toujours être prêt à réagir, c’était une feinte qui, à la base, n’avait rien de méchant. Mon client n’était pas dans l’intention de blesser. C’est un excellent surveillant, d’ailleurs j’ai plusieurs attestations qui le confirment. Il a eu un blâme suite à cet épisode et a donc déjà été sanctionné. Je vous demande la clémence avec une dispense de peine ou une peine avec sursis ».

Après en avoir délibéré, le tribunal condamnera le gardien à 1 000 euros d’amende et ce dernier devra verser la somme de 1 000 euros à la plaignante en réparation aux préjudices.