Interview

Calixte de Nigremont : le maître de cérémonie des Sérénissimes de l’humour 2024 nous conte sa passion 

Calixte de Nigremont, le maitre de cérémonie des Sérénissimes de l'humour depuis 18 ans © DR

Pour la 18ème année consécutive, Calixte de Nigremont animera les cinq soirées du festival de l’humour monégasque. L’occasion de s’intéresser à la carrière d’un grand homme et découvrir l’envers du métier. 

Maître de cérémonie depuis 1997, ce métier était pourtant loin d’être son rêve d’enfant. Après avoir réalisé des études d’histoire, Calixte de Nigremont semble destiné à continuer dans le domaine. Le hasard l’a pourtant amené à changer de voie. Immédiatement repéré lors de sa première participation au festival Chalon dans la rue, le Chotelais enchaîne les grands évènements. Ce qui s’avérait être un pur imprévu devient alors un choix, et est aujourd’hui une réelle passion.

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Cela fait 27 ans que vous êtes maître de cérémonie. Qu’avez-vous appris du métier en tout ce temps ?

Je dois vous avouer que lorsque j’ai commencé à monter sur scène, j’avais un léger trac… Mon métier m’amène en permanence à être face à des personnes que je ne connais pas. Alors pour moi, la plus grande leçon de ce métier c’est d’apprendre à ne plus avoir peur des gens. Je suis de nature réservée, et cet exercice me contraint à dépasser ma timidité. Ça m’apprend à avoir confiance en moi. 

Selon vous, c’est quoi être un bon maître de cérémonie ?

Je crois que la plus importante des qualités, c’est l’attention. Si un spectateur arrive en retard ou si un artiste n’est pas prêt, je dois être à même de rebondir et gérer la situation. C’est là que l’improvisation est importante. Entre l’arrivée du public dans la salle et l’entrée des artistes sur scène, personne ne peut prévoir ce qu’il va se passer. J’ai donc ma propre recette pour faire en sorte que les gens patientent, en passant un moment agréable.

Pouvez-vous me parler de votre personnage scénique ? 

Lorsque j’ai commencé à faire des festivals de rue, mes interventions étaient caricaturales, humoristiques et espiègles. Il fallait donc que les gens comprennent que c’était du théâtre et du second degré. Alors, j’ai décidé de créer un personnage historico folklorique, assez taquin et prétentieux, dont le costume couvre plusieurs siècles d’élégance française. Comme j’ai grandi dans un milieu aristocratique, c’était plutôt facile pour moi, car c’était dans le prolongement de ma personnalité. 

Et que devient-il lorsque vous descendez de scène ? 

J’ai toujours un peu de mal en m’en débarrasser…(rires) Mais, je dirais qu’il me sert d’armure et de masque face à ma nature timide. Il me permet de faire ce que je n’aurais jamais osé faire sans. Pourtant, j’arrive très bien à m’en détacher, et faire la part des choses ! 

Est-ce compliqué d’animer des évènements avec des univers totalement différents les uns des autres ?

Au contraire, c’est ce qui m’amuse ! Si je ne présentais que de l’humour je m’ennuierais. Il y a dans chacun des univers que je côtoie des richesses et des choses à m’apporter. Il y a une densité d’émotions, de fraternité et de communauté, qui sont des moments forts dans ma vie. Et puis, il y a ce qu’on ne prévoit pas, c’est-à-dire des artistes avec lesquels on sympathise, alors que l’on ne se connaissait même pas. C’est pour ces rencontres-là que je fais ce métier.

Les Sérénissimes de l’humour reviennent pour une 18ème édition

Pouvez-vous me parler de votre relation avec le public des Sérénissimes de l’humour ?

Je ne connais mon public que lorsque je monte sur la piste. Je ne sais jamais dans quel état les gens vont être. Certains ont leurs problèmes, d’autres veulent simplement rigoler. Mais, j’ai remarqué que le public des Sérénissimes a beaucoup évolué. Depuis quelques années, il y a des standing ovations à la fin des spectacles, et ce n’était pas le cas avant. Les gens se libèrent, ils sont plus à même de montrer leurs sentiments et deviennent démonstratifs, au fil des années. 

L’édition 2024 des Sérénissimes de l’humour du 12 au 16 mars à Monaco est animée par Calixte de Nigremont © Sérénissimes de l’humour

Quelle est la particularité d’animer un tel festival à Monaco ?

Certains soirs, nous recevons le Prince, ça n’arrive jamais ailleurs. Il y a donc une émotion particulière, c’est comme s’il y avait un spectacle dans le spectacle. En plus de cela, le Grimaldi Forum offre une salle avec un rapport très intéressant entre le public et la scène. Elle est assez large et pas très profonde, cela crée une proximité assez intime avec les artistes. 

L’édition 2024 a déjà commencé depuis deux soirs. Quel bilan tirez-vous des premiers spectacles ? 

Que ce soit pour Manu Payet ou pour Booder, nous avons déjà eu deux standing ovations. Les artistes, eux aussi, sont repartis ravis. Ce qui est drôle, c’est qu’ils ont souvent des préjugés sur le public monégasque. Ils s’imaginent que les personnes sont froides, alors je dois les convaincre que ce n’est pas parce que l’on est à Monaco que le public est glacial. Et puis au final, ils sortent en se disant que c’était génial et ils sont encore plus agréablement surpris ! (rires)

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