Récit

De la prison ferme pour ce comptable qui a volé plus de 23 000 euros à son employeur

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Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Monaco mardi 19 mars dernier - © Monaco Tribune

Le trentenaire travaillait dans une entreprise monégasque spécialisée dans les travaux du bâtiment.

D’abord sous contrat d’intérim, l’homme disposait, a priori, de toutes les qualités requises pour le poste de comptable proposé par la société en question qui a fini par l’embaucher. Toutes… hormis l’honnêteté, puisque les deux associés finiront par découvrir après plusieurs mois, la supercherie mise en place par leur collaborateur entre 2021 et 2022.

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Il s’est en effet octroyé, de manière régulière, des virements indus ainsi qu’un virement mensuel plus importants que celui décidé lors de son embauche. « Alors qu’il aurait dû recevoir sur la période de prévention 12 000 euros, il s’est versé presque 34 000 euros », indique le juge à la lecture du dossier, le prévenu étant absent à la barre pour s’expliquer.

Un Marocain résidant à Monaco

Les magistrats peuvent néanmoins s’appuyer sur les déclarations que le mis en cause a faites auprès des policiers lorsqu’il a été interrogé en amont du procès. « Il a trouvé des excuses farfelues, mais n’a jamais apporté de véritable explication », soupire le président du tribunal. Concernant le profil du prévenu, il s’agit d’un Marocain qui résidait à l’époque des faits à Monaco. Il était inconnu de la justice jusqu’alors.

L’avocat monégasque, Me Thomas Brezzo, intervient aux intérêts de l’entreprise partie civile : « je suis surpris de voir la sérénité avec laquelle il va mettre en place son stratagème. Seulement deux mois après avoir travaillé en tant qu’intérimaire et après avoir été embauché, il a effectué en direction de son compte personnel des virements bancaires de 300 à 400 euros, parfois à plusieurs reprises dans la même journée, et cela en prenant le soin de réaliser de faux justificatifs. Malheureusement, les deux gérants ne peuvent pas vérifier au jour le jour les opérations qui sont réalisées. » Ces derniers avaient naturellement accordé leur confiance à cet homme qui finalement s’est retrouvé poursuivi pour « abus de confiance » et « faux et usage de faux en écriture privée, de commerce ou de banque ».

Des dommages-intérêts pour la victime

Au tour du procureur de prendre la parole : « un escroc fini, c’est ce qu’il est. Les faits sont détestables car ils s’inscrivent dans une relation de confiance. Fort heureusement la manoeuvre n’a pas excédé six mois ». Tout en tenant compte des casiers judiciaires vierges du filou, Morgan Raymond requiert quatre mois d’emprisonnement ferme. « Une peine qui, je l’espère, le fera réagir », a-t-il commenté.

Après s’être retiré pour délibérer, le tribunal déclarera l’homme coupable, et le condamnera en répression à quatre mois de prison ferme. Il prononcera également une interdiction d’exercer la profession de comptable pendant cinq ans et accordera à la partie civile la somme de 23 000 euros en réparation du préjudice.