Pierre-André Chiappori : « Il faut réfléchir à tout ce qui peut rendre Monaco attractif »
Nommé peu avant la mi-mars par le Prince Albert II au poste de Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Economie, Pierre-André Chiappori est entré en fonction il y a quelques jours.
La semaine dernière, le Ministre s’est exprimé sur sa feuille de route à l’occasion d’une interview menée par Monaco Info. Sur la chaîne de télévision locale, l’économiste et conférencier a pu revenir sur les tâches que lui a confiées le Souverain, mais aussi l’actualité du moment, celle de Moneyval et des réformes que doit adopter la Principauté en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
Monaco et la « liste grise » du GAFI
« Je dois dire que la réaction de l’administration a été extrêmement rigoureuse. Les mesures qui ont été engagées au cours des deux dernières années sont tout à fait spectaculaires. Nous sommes sur la bonne voie et nous avons fait des avancées vraiment importantes », introduit le Ministre. Au coeur des discussions autour de la Principauté figure sa potentielle intégration dans la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), celle des pays déficients en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. « Ce n’est pas du tout une sanction, nous étions déjà dans un statut de surveillance spécial mais la liste grise suppose un renforcement encore plus aigu de cette surveillance. Si cela devait se passer, cela signifierait que le GAFI nous indiquerait un certain nombre de points sur lesquels il considère qu’il y encore des progrès à faire », développe Pierre-André Chiappori.
Le délai pour « achever le trajet et ressortir de cette liste grise » serait de, plus ou moins, un an et demi. Le nouveau Ministre des Finances et de l’Économie annonce également avoir « pris mes premiers contacts avec l’ensemble de l’administration monégasque ». « Il y a une vraie unité. Nous sommes tous convaincus de l’importance de l’enjeu et nous sommes tous prêts à nous engager sans réserve », poursuit-il. Prochaine échéance pour Monaco, une réunion avec le GAFI à Istanbul, « qui va, dans une large mesure, décider du résultat ».
Le Souverain est conscient que Monaco se situe, quelque part, à un moment stratégique
« Nous avons vogué sur un certain nombre de ressources, notamment l’immobilier », indique Pierre-André Chiappori à l’évocation de la feuille de route confiée par le Prince Albert II. « Le Souverain est conscient que Monaco se situe, quelque part, à un moment stratégique. » Le Ministre évoque la diversification de ces ressources, engagée « depuis quelque temps déjà » et le développement de l’attractivité de la Principauté. « Nous y travaillons beaucoup et c’est cette direction qu’il va falloir poursuivre et approfondir. »
Et pour rendre Monaco toujours plus attractif, le franco-monégasque assure se situer « dans la continuité de tout ce qui a été fait ». « Il y a tout un aspect communication : faire connaître, faire passer les messages mais pas seulement (…) Il faut réfléchir à tout ce qui peut rendre Monaco attractif, tout ce qui peut faire que des innovateurs, des créateurs, des gens qui ont quelque chose à apporter à la collectivité puissent se sentir bien, se sentir chez eux à Monaco », conclut-il.