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Récit

Une femme violentée dans un parking de Monaco : son agresseur écope d’un mois de prison avec sursis

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L'homme était alcoolisé le soir des faits qui se sont déroulés dans le parking du Grimaldi Forum - © Grimaldi Forum de Monaco

La police a d’abord cru à un viol.

À la barre du tribunal correctionnel de Monaco mardi 5 mars dernier, le prévenu a dû s’expliquer devant les magistrats sur son comportement la nuit du 29 octobre 2023. Poursuivi pour « violences » mais aussi pour « conduite sous l’empire d’un état alcoolique », cet architecte d’origine serbe avait en effet pris le volant avec un taux d’alcool de 0,80 milligramme par litre d’air expiré.

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Mais le principal n’est pas là. Le juge a souhaité surtout revenir en détail sur la scène de violence, qui s’est d’abord apparentée à une scène de viol. Vers 4 heures du matin, les policiers en poste au Centre de Supervision et de Commandement Opérationnel (C.S.C.O), remarquent sur les images des caméras de surveillance du Grimaldi Forum une agitation anormale. Une jeune femme à moitié dévêtue sort d’un véhicule pour se réfugier dans la voiture de deux autres femmes à proximité. Les forces de l’ordre alertent ainsi les agents sur le terrain qui se rendent immédiatement sur les lieux.

Une relation ambiguë et toxique

La relation que le prévenu entretenait avec la victime est qualifiée d’« ambiguë et toxique » par le président Jérôme Fougeras Lavergnolle qui interroge le quadragénaire : « quelle était la nature de votre relation le soir des faits ? » Le mis en cause répond qu’ils n’avaient jamais été en couple officiellement, mais qu’ils se voyaient régulièrement depuis plusieurs semaines. « Nous étions amis à ce moment-là mais nous éprouvions encore des sentiments l’un envers l’autre. Nous avions été au Sass Café, j’ai parlé à des femmes, elle è des hommes, et la situation a dégénéré. Nous étions nerveux car nous avions bu. On s’est touchés de manière complètement involontaire », ajoute-il pour justifier des blessures.

La victime, absente au tribunal, avait déclaré lors de son audition que son compagnon s’était montré particulièrement jaloux et agressif. « Il m’a giflé au niveau de la lèvre et m’a arraché mon téléphone des mains ». Si la vidéosurveillance ne permet pas de confirmer ou infirmer les coups, un certificat médical et des photos les attestera.

Retournement de situation

Au cours du procès, le président va lire à voix haute un courrier de la plaignante, stipulant que l’homme en question n’était pas violent dans la vie quotidienne, mais au contraire bienveillant. Le procureur voit à travers ce revirement de la victime, un des éléments constitutifs d’une situation de violence conjugale. Il listera les autres indices : la jalousie, l’alcool, la dénégation et la culpabilisation de la victime. Julien Pronier requiert ainsi un mois de prison avec sursis. « S’il recommence, c’est la prison », avertit le parquet avant de proposer une interdiction de conduire sur le territoire monégasque de six mois et 500 euros d’amende.

Le tribunal, après en avoir délibéré, considérera que les violences sont constituées, et suivra en tous points les réquisitions du ministère public.