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Récit

Deux vols commis coup sur coup à cause de la négligence de ses deux victimes

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La prévenue qui a commis les deux larcins travaille de temps en temps à Monaco © Monaco Tribune

Elle aurait commis ses vols sous l’influence de l’alcool.

La bonne réputation dont jouit la Principauté à propos de sa sécurité pousse parfois les habitants et les travailleurs à ne pas prendre leurs précautions. En mars 2024, deux hommes se sont fait dérober avec une simplicité enfantine.

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Le premier avait laissé les clés de son commerce dans un petit trou à l’extérieur. Pas de chance, les clés étaient assez visibles et la prévenue connaissait de surcroît leur emplacement. Le deuxième, livreur de journaux, avait laissé les clés sur son scooter le temps de faire une livraison. Résultat, la prévenue responsable des deux vols en a profité pour filer avec. 

Ni vu, ni connu : le vol serein du restaurant

Le 19 mars, au matin, le petit restaurant sur le boulevard du jardin exotique est encore vide. Pourtant, un individu y entre sans effraction, avec deux chiens, se sert dans la caisse, récupère cinq bières et deux bouteilles de champagne et repart ni vu, ni connu. Ce n’est que plus tard que le propriétaire remarque la disparition de son fond de caisse, ce qui le pousse à visionner les caméras de surveillance. 

On ne voit pas le visage de la personne mais le jeu de piste des enquêteurs les amène jusqu’à une femme qui aurait déjà travaillé comme livreur pour le restaurant. Interrogée, celle-ci reconnaît les faits et explique avoir bu l’alcool tout juste après le larcin avec une amie, propriétaire des deux chiens qu’elle promenait. 

En plus d’être à la vue de tout le monde, l’emplacement des clés était connu par la prévenue. En effet, le propriétaire a l’habitude de laisser les clés accessibles à ses collaborateurs « dehors, dans le trou d’une porte en verre où on la voit », précise le président du tribunal lors de l’énonciation des faits. 

Le vol éclair d’un scooter 

Comme à l’accoutumé, le livreur de journaux fait sa tournée à Monaco. Pourtant ce matin du 20 mars 2024, rien ne se passe comme d’habitude. Au niveau de la rue Grimaldi, il arrête son scooter quelques instants pour faire une livraison mais laisse ses clés dessus comme il en a l’habitude en Principauté. Après quelques secondes, il entend son scooter démarrer et partir au loin.

Digne d’un film, le livreur de journaux poursuit alors le scooter en s’écriant « au voleur ! » Prise de panique, la voleuse abandonne subitement le scooter quelques mètres plus loin en le laissant tomber violemment, occasionnant des dégâts sur le véhicule.

Le hasard fait bien les choses. Un policier monégasque qui s’apprête à prendre son service est témoin de toute la scène et arrête la voleuse sur-le-champ. 

Pendant l’audience, le livreur a expliqué que « c’est bien parce [qu’il était] à Monaco qu’il a laissé la clé sur le scooter », l’idée ne lui viendrait pas à l’esprit à Nice ou à Cannes où il explique avec humour être « obligé de retirer les clés voire même de sortir les chaînes et les dobermans. »

Une voleuse probablement toxicomane

La prévenue qui reconnaît tous les faits ne « sait pas pourquoi [elle] fait ça. » Elle a expliqué aux policiers « ne plus avoir d’argent, ne plus réussir à travailler et être accro à l’alcool. »

Des circonstances qui ne pardonnent en aucun cas mais qui permettent de comprendre la situation de cette femme troublée. Le procureur dans sa réquisition la présente comme « une jeune toxico avec des difficultés à s’insérer. Je pense qu’elle a un problème de santé et d’addiction. »

Elle a déjà été condamnée en France pour consommation de stupéfiants et dégradations. Sans adresse connue, la jeune femme n’était pas présente à l’audition du tribunal. Elle a tout de même été jugée coupable d’un mois de prison avec sursis.

La seule victime présente, qui est le livreur de journaux, n’a pas pu se porter civile et demander à la prévenue de rembourser les frais de réparation de son scooter faute « d’éléments écrits par l’assurance, de devis ou de facture. »