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Récit

Prison ferme pour avoir tenté de voler une montre de luxe sur la place du Casino de Monte-Carlo

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Vue sur l'Hôtel de Paris et la place du Casino © Société des Bains de Mer

Lors d’un rendez-vous privé à l’Hôtel de Paris avec le commerçant d’un pop-up store de montres de luxe, un homme a tenté d’échanger une contrefaçon avec un modèle d’origine, d’une valeur de 48 000 euros. Pris la main dans le sac, le coupable a pris la fuite mais s’est fait arrêter sur la place du Casino, à Monaco, ce mardi 27 août.

Devenues virales sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos amateurs montrent un homme se faire assommer par un chauffeur de maître, sur la place du Casino. Cet homme, est un jeune étudiant et livreur Uber Eats, résidant à Nice, qui a préparé son coup depuis plus d’un mois pour subvenir à 20 000 euros de dettes, d’après son audience au Tribunal correctionnel de Monaco, ce vendredi 30 août.

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Un vol bien préparé et réfléchi

L’histoire commence le 13 juillet dernier, où le jeune homme se rend dans une boutique de luxe éphémère au Metropole Shopping Monte-Carlo. Il se montre particulièrement intéressé par certains modèles de montres et demande au commerçant s’il est possible de payer en espèces. Méfiant, le gérant lui répond qu’il n’accepte que le virements bancaires au-dessus de 10 000 euros. Le futur acheteur accepte, mais finalement la vente n’aboutit pas car la boutique va fermer et le vendeur lui laisse sa carte pour se revoir ultérieurement.

Le lendemain, le commerçant est contacté par un numéro anglais sur l’application WhatsApp, où un certain « Arkady Abramovitch » se présente comme la personne intéressée par les montres qu’il vend. Bien entendu il ne s’agit pas du fils de M. Roman Abramovitch, mais le propriétaire ne se doute de rien. Les deux hommes se mettent d’accord sur un rendez-vous dès lendemain.

Le 15 août donc, les deux hommes se rencontrent à l’Hôtel de Paris. Le vendeur apporte avec lui une Rolex Daytona en or jaune et une Rolex GMT-Master en or blanc, qui semblaient intéresser le jeune homme. Ce dernier hésite entre les deux, faisant passer ce choix comme difficile et demande à reporter le rendez-vous afin d’y réfléchir.

Finalement, ils ne se revoient que le 27 août. Toujours à l’Hôtel de Paris, les deux hommes se retrouvent et le commerçant avouera lors de sa déposition avoir été surpris et déjà alerté par la tenue de son client, qui s’est présenté avec un chapeau, des lunettes de soleil et un sac en carton Hermès. L’entretien se fait quand même, le jeune homme regarde une première fois les montres, se rend aux toilettes et revient pour prendre une décision. C’est à ce moment-là qu’il commence à manipuler les montres sous la table, ce qui interpelle le vendeur.

Lorsque le jeune homme lui rend les deux Rolex, le commerçant se rend immédiatement compte qu’il y a un problème, puisque le poids de la GMT-Master ne correspond pas. Sans plus attendre, il vérifie le numéro de série et la couleur, qui ne correspondent pas non plus et réalise qu’il est en train de se faire voler. Alors qu’il appelle la police, l’escroc s’enfuit en courant et tente de s’échapper.

C’est ainsi que sa course prendra vite fin, lorsqu’un chauffeur de maître le plaque au sol en l’assommant de coups, puis est maintenu au sol par deux agents de sécurité de la Société des Bains de Mer tandis qu’il tente de jeter sa contrefaçon, avant l’arrivée des forces de l’ordre.

20 000 euros de dettes à rembourser sous menaces

Lors de sa comparution immédiate, le jeune homme reconnaît les faits et avoue avoir agi ainsi sous la pression des menaces qu’il reçoit pour rembourser ses dettes. Des dettes, entre autres engendrées par sa mère incarcérée depuis plusieurs années pour des vols et qui lui demande de subvenir à ses besoins, précise-t-il à la Présidente du Tribunal.

Pour se sortir de là et « régler ses problèmes » comme il le cite, il explique s’être inspiré de vidéos sur Internet expliquant comment se procurer des contrefaçons. C’est ensuite qu’il a commandé la marchandise pour 100 euros sur un site chinois et mis en place son plan d’action. Une contrefaçon qu’il comptait échanger avec un modèle d’origine, pour ensuite le donner ou le revendre.

Le verdict du Tribunal

Lors des réquisitions du Procureur, son passé et casier judiciaire français n’ont pas joué en sa faveur. Le jeune homme avait déjà été condamné en 2022 pour recel de biens provenant d’un vol et tentative d’escroquerie, ainsi qu’en 2023 pour vol aggravé en état de récidive, avec sa mère.

Pour les faits commis en Principauté, la Procureur a requis quatre mois de prison ferme et l’interdiction de séjour à Monaco d’une durée de dix ans. Une peine que le Tribunal a appliqué après délibération, avec son maintien en détention et la confiscation de la montre contrefaite.