Charlotte Casiraghi : « Je n’aime pas particulièrement cette ‘représentation officielle’, je préfère être libre »
Entre son rôle de mère, de représentante de la Famille Princière et sa carrière Charlotte Casiraghi trace une route toute singulière dans une quête perpétuelle de liberté et de bien-être.
Charlotte Casiraghi, fille de la princesse Caroline de Monaco et petite-fille de Grace Kelly, s’affirme comme une femme indépendante, passionnée et résolument ancrée dans son époque.
Lors d’un entretien avec The Telegraph, elle est revenue sur son enfance, son parcours, et la manière dont elle a appris à concilier son statut princier avec sa quête de liberté personnelle. La journaliste Hermione Eyre le fait remarquer dans son article, un mot revient constamment dans son discours : la liberté. Pendant les 45 minutes de l’interview, Charlotte Casiraghi l’a prononcé pas moins de dix fois.
Une quête perpétuelle de liberté
Bien qu’elle soit huitième dans l’ordre de succession au trône monégasque, Charlotte Casiraghi préfère ne pas être définie par son titre. « Je m’efforce de me détacher de ce statut ‘royal’ », confie-t-elle. « Je n’aime pas particulièrement cette ‘représentation officielle’, même si je le fais s’il y a un but ou si c’est important pour ma famille. Mais cela met la pression et les gens vous jugent (…) Je préfère être libre », ajoute-t-elle. Cette quête de liberté s’étend à toutes les sphères de sa vie, qu’il s’agisse de sa carrière, de sa vie de famille, ou de ses engagements à Monaco.
Elle précise que lire des écrivaines l’a aidée à surmonter les attentes de la société : « Lire beaucoup d’auteures m’a aidée à ne pas vivre selon les attentes et les jugements. Pour moi, il est important de se libérer de certaines conventions. »
Le défi d’être mère et femme libre
Mère de deux garçons, Raphaël et Balthazar, Casiraghi évoque les difficultés rencontrées par les femmes qui doivent jongler entre carrière et maternité. « Je pense que pour les femmes, c’est un défi d’avoir des enfants… Toute mère qui travaille se sent oppressée et tiraillée. Les hommes ne vivent pas cela de la même manière. »
Elle souligne l’inégalité des charges entre les sexes, affirmant que les mères ont constamment à l’esprit leurs responsabilités familiales. « Avant d’avoir des enfants, on ne réalise pas qu’il faut se battre pour avoir son propre espace et préserver sa créativité. »
Des initiatives à Monaco centrées sur la santé maternelle
Bien qu’elle tente de se distancer de son rôle officiel, la fille de la Princesse Caroline est impliquée dans plusieurs projets à Monaco, notamment des salons dédiés à la santé maternelle. « Monaco est un petit pays, il est donc politiquement facile de mettre quelque chose en place. Je travaille avec les départements de l’éducation, de la culture, de la santé. Dans un pays plus grand, cela prendrait beaucoup de temps, alors qu’à Monaco, nous pouvons expérimenter. C’est une chance », avoue-t-elle.
A Monaco, nous pouvons expérimenter. C’est une chance.
Abordant des sujets tels que « le corps de la femme enceinte », Charlotte Casiraghi annonce à la journaliste qu’elle organise des séminaires au Centre Hospitalier Princesse Grace. Pour elle, il ne s’agit pas seulement de fournir un soutien, mais aussi de « considérer cette expérience comme un questionnement constant de notre condition humaine lors d’une période de vulnérabilité et de remise en question. »
Une enfance loin des privilèges
Bien que son nom soit synonyme de prestige, Charlotte a été élevée loin des projecteurs monégasques après la mort tragique de son père, Stefano Casiraghi. Sa mère, la Princesse Caroline, a choisi de s’installer à Saint-Rémy-de-Provence pour éloigner ses enfants de l’attention médiatique.
« Nous avons fréquenté des écoles publiques, où il y avait des élèves issus de divers milieux sociaux. Je n’étais pas dans une école privilégiée du tout », se souvient Casiraghi. Cette éducation a forgé son caractère, lui permettant de comprendre très tôt les tensions sociales liées à son statut. « On est donc confronté au fait que la situation sociale et économique crée des tensions, des comparaisons, des rivalités, ajoute-t-elle. C’était toujours difficile d’avoir… tout cet héritage. » Un contraste qui a nourri chez elle une volonté de prouver sa valeur et d’être « considérée pour ses propres capacités. » Plus loin, elle explique : « L’inconfort vous rend créatif, vous pousse à chercher un autre niveau de sens. »
Une émancipation continue
Le parcours de Casiraghi a été marqué par des moments de réinvention personnelle, que ce soit à travers ses études littéraires, ses salons avec Chanel ou son divorce avec Dimitri Rassam. « Je suis encore en train de m’émanciper », confie-t-elle. « Trop souvent, nous sommes emprisonnés dans une vision figée de ce que doit être une famille, et je veux vivre ma vie en dehors de cela, surtout quand les gens jugent constamment votre vie et vos choix. »
Charlotte Casiraghi a notamment insisté, lors de l’interview, sur l’importance de la complexité et de la diversité dans les débats qu’elle initie à Monaco, notamment à travers les Rencontres Philosophiques. Elle explique que même si elle invite parfois des personnes avec lesquelles elle n’est pas d’accord, cela fait partie de sa philosophie : « La liberté d’expression, le genre, le féminisme sont autant de sujets que nous avons explorés de manière audacieuse. »