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Récit

Derrière un vol de trottinette banal, le triste destin d’un voleur et toxicomane multirécidiviste

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Le voleur de trottinette a été condamné à 15 jours d'emprisonnement et purgera à sa sortie sa peine française © Monaco Tribune

Il était initialement venu en Principauté pour voler de l’alcool dans le nouveau Carrefour sur le port.

Les parcours de vie difficiles peuvent mener à la délinquance. Le prévenu jugé en comparution immédiate aujourd’hui en sait quelque chose. Vivant à Nice, il a été accusé et jugé pour un vol de trottinette électrique d’une valeur de 600€.

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Le Niçois était initialement venu en Principauté pour voler de l’alcool au petit Carrefour situé sur le port. Selon des amis à lui, il serait très simple d’y voler de l’alcool comme l’explique le procureur lors de l’audience. Cependant, à cause des nombreuses caméras de sécurité présentes, le prévenu a rencontré plus de difficultés que prévu et a renoncé à son plan initial.

C’est quelques mètres plus loin qu’il va finalement commettre son larcin. Juste derrière le Carrefour, dans la rue Louis Notari. Voyant une trottinette électrique, non attaché et du même modèle que celle qu’il a déjà, il décide de la voler pour changer la roue avant de sa trottinette avec celle de son larcin. 

« J’en ai vraiment une à moi. Je voulais changer la roue. Ce n’était pas pour la revendre », s’est-il défendu auprès des juges lors de l’audience.

Déjà très éméché, la police le retrouve à l’aide des caméras de surveillance allongé dans la gare de Monaco et endormi avec un taux d’alcoolémie mesurée à 0,9 g/l de sang.

Un schéma de vol qui semble se multiplier selon le procureur qui plaide pour une peine exemplaire et faire passer un message de fermeté de la part de la Principauté. En effet, selon lui, les cas se multiplient et de plus en plus de voleurs en provenance de Nice font une incursion à Monaco afin de voler facilement des trottinettes électriques et ensuite retourner par le train en France.

Une difficile (ré)insertion dans la société

Le parcours du prévenu n’est pas glorieux et le procureur général le présente comme celui de « la misère humaine. »

Le prévenu de ses mots « ne travaille plus depuis 15 ans ». Il est un enfant de la DDASS et a été élevé en foyer. Cinquantenaire sous les apparences d’un trentenaire, le prévenu vit difficilement des aides sociales, notamment de l’Allocation Adulte Handicapé et des APL.

Après l’échec de son CAP pâtissier dans sa jeunesse, l’homme a vécu de travaux en intérim jusqu’à ne toucher plus que le RSA à cause de problèmes de drogue l’empêchant de travailler. Héroïne et cocaïne lui ont provoqué une addiction sévère, aujourd’hui contrôlée par de la méthadone.

Des condamnations en série

Si son casier judiciaire monégasque est vierge, son casier français est loin d’être exempt de condamnations judiciaires. L’homme qui a comparu aujourd’hui a déjà fait de la prison pour plusieurs « vols et bagarres mais jamais pour trafic de drogue », tient-il à préciser au vu de son lourd passé de toxicomane.

Déjà condamné récemment en France pour des faits de vol et coups et blessures, ce dernier doit purger une peine d’emprisonnement de 4 mois à domicile avec un bracelet électronique. Il demande donc un jugement rapide afin de purger sa peine monégasque, passer quelques jours en cure de désintoxication pour ses problèmes liés à l’alcool et ensuite rester « bloqué chez [lui] avec le bracelet électronique » et poursuivre son sevrage.

Finalement le cinquantenaire est condamné à une interdiction de séjour sur le territoire monégasque de 5 ans et à 15 jours de prison ferme, qu’il a commencé à purger dès la fin de l’audience, lui permettant de se présenter à ses obligations judiciaires françaises en octobre et aborder son projet de sevrage comme prévu.