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Récit

Le week-end dernier, la Principauté a fait la rencontre avec deux artistes authentiques tout droit venus de Suisse

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La première diffusion du documentaire sur Joe Boehler s'est déroulée sous les ors du Musée Océanographique © Monaco Tribune / Théo Briand

Joe Boehler et Fanny Audemars sont venus à la rencontre de leur public au salon Art3f de Monaco et ont pu discuter avec eux lors de trois tables rondes.

Malgré les vacances d’été, le salon Art3f a été un véritable succès pour Fanny Audemars et Joe Boehler, pour deux artistes basés en Suisse, qui ont su captiver chaque jour une soixantaine de visiteurs grâce à leurs toiles et sculptures. Le couple d’artistes a non seulement attiré l’attention par la qualité et l’émotion dégagées par leurs œuvres, mais aussi par leur sincérité et leur engagement artistique.

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Parallèlement à leur exposition au salon Art3f, Fanny Audemars et Joe Boehler ont présenté leur film documentaire Cri de l’âme, un voyage introspectif dans l’art, le processus créatif et la vie de Joe Boehler. Son univers artistique, à la fois riche et profond, a su attirer les spectateurs par dizaines, chaque jour, grâce à la noirceur dégagée par les toiles mais aussi paradoxalement grâce à leur lumière pleine d’humanité. À travers ce documentaire, le public a pu découvrir l’âme torturée mais lumineuse de l’artiste, dont la quête d’humanité et de justice transparaît dans chacune de ses créations.

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© Fondation ABPi

Joe Boehler : Un cri de l’âme qui résonne à Monaco

Florence Doyen, biographe de l’artiste, résume finalement assez bien l’essence de son travail en une phrase « Joe porte la souffrance des gens qu’il peint ». Cette capacité à traduire les émotions humaines profondes est ce qui rend ses œuvres si touchantes sans aucun artifice.

Dès son enfance, Joe Boehler a été attiré par la création artistique. Cependant, des circonstances familiales l’ont d’abord éloigné de cette vocation pour lui imposer une carrière plus stable. C’est ainsi qu’il s’est illustré en pâtisserie, devenant trois fois Meilleur Ouvrier de France. Mais l’art est resté sa véritable passion, et lors des échanges qui ont suivi la projection du documentaire au Musée Océanographique et au Grimaldi Forum, il a confié avec émotion son désir jamais comblé d’obtenir une affection paternelle. Un aveu poignant qui a décroché quelques larmes au public.

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Quelques tableaux de Joe Boehler au stand du salon Art3f et deux statues de Fanny A.© Monaco Tribune / Théo Briand

Fanny Audemars : Une sculptrice à l’épreuve du temps

Si Fanny Audemars se lance à son tour dans la sculpture il y a 27 ans, c’est grâce à sa rencontre avec Joe qui la conforte et l’encourage à changer radicalement de carrière. Fanny se lance alors entièrement dans la sculpture. L’une de ses pièces maîtresses n’est autre que Les âmes du temps, une horloge monumentale fonctionnant naturellement avec le cours d’eau du Brassus, signe de la vie et de sa fugacité. Si le courant se tarit, alors l’horloge s’arrêtera.

Tous deux fondent trois ans après leur rencontre la Fondation ABPi avec pour objectif de préserver l’héritage artistique de Joe Boehler, tout en soutenant de jeunes talents innovants et sans moyens. « Joe a toujours été humble et généreux », souligne Fanny Audemars, curatrice de l’exposition et partenaire de vie de l’artiste, lors d’une des tables rondes suivant la diffusion du documentaire.

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Sculptures Fanny A. © Monaco Tribune / Théo Briand

L’art comme réflexion

Pour Fanny A. et Joe Boehler, l’art doit susciter la réflexion. « S’il n’est que décoratif, je ne le vends pas », affirme-t-il avec conviction. Sa démarche artistique, loin des conventions, a déjà conquis des publics variés venus visionner en nombre le documentaire en Suisse, et de façon plus surprenante pour les artistes également aux États-Unis et en Chine.

À Monaco, l’affluence a été tout aussi surprenante et encourageante, malgré les craintes initiales liées aux vacances estivales. À chaque projection, la première au Musée Océanographique vendredi, suivie de deux autres au Grimaldi Forum le samedi et le dimanche, une vingtaine de personnes s’est pressée chaque soir pour découvrir le documentaire sur Joe Boehler.

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© Fondation ABPi

Intriguée par l’affiche sombre mais captivante du documentaire, une spectatrice a exprimé sa satisfaction d’avoir découvert un artiste aussi vrai et singulier dont elle n’avait pas connaissance. « Je voyais ces toiles très noires et je me demandais pourquoi ? Je comprends mieux maintenant avec ce documentaire », nous a-t-elle raconté à l’issue de la projection et après qu’une véritable discussion enrichissante ait émergé entre le public, Joe Boehler, et Fanny Audemars, permettant à chacun d’approfondir sa compréhension de l’artiste et de son travail et leurs connaissances.

Article écrit par Théo Briand