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Récit

Pierre-André Chiappori, Conseiller de Gouvernement – Ministre des Finances : « L’inégalité est le prix à payer pour plus de mobilité sociale »

Pierre-André Chiappori-conseille-gouvernement-AFCEM
Le nouveau Conseiller a pris ses fonctions ne en mars 2024 © Monaco Tribune / Astrid Berges

Dans une conférence donnée pour l’association AFCEM, le nouveau Conseiller de Gouvernement a remis sa casquette d’universitaire pour une petite leçon d’économie.

L’Association des Femmes Chefs d’Entreprises de Monaco (AFCEM), créée il y a 20 ans et comptant aujourd’hui 70 membres, a organisé une conférence rare avec le Conseiller de Gouvernement – Ministre des Finances et de l’Économie, Pierre-André Chiappori. Elle portrait sur le thème « Sexe, inégalité et capital humain ». L’association regroupe aujourd’hui 70 entreprises détenues en Principauté par des femmes et a su nouer au fil des années plusieurs partenariats notamment le Monaco Economic Board et Monaco Boost. À sa tête depuis quatre ans, Johanna Houdrouge veille à promouvoir l’entrepreneuriat féminin en Principauté.

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Une carrière internationale au service de l’économie

Pierre-André Chiappori, économiste de renommée internationale et ancien professeur à l’Université de Chicago et à la Columbia University, a été nommé Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Économie de Monaco, tout récemment, en mars 2024. Il a également été président du Conseil Scientifique de l’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (IMSEE) et de l’International Advisory Board de l’Université Internationale de Monaco. Reconnu pour ses travaux académiques, il a annoncé d’entrée de jeu : « Je ne vais pas vous parler de Monaco, ni de son attractivité, ni de liste grise », préférant revêtir sa « casquette d’universitaire » pour cette intervention.

L’évolution des inégalités économiques

Lors de cette conférence, M. Chiappori s’est concentré sur l’évolution des inégalités économiques aux États-Unis et en France, sujet sur lequel il a « beaucoup travaillé ». Il a rappelé que pendant les Trente Glorieuses, la croissance économique profitait à toutes les catégories de revenus. Cependant, à partir des années 1980, on observe un décrochage des classes moyennes et basses par rapport aux plus hauts revenus.

Il a souligné que « pour plus de la moitié de la population, les revenus des enfants sont plus faibles que ceux de leurs parents », phénomène contribuant au sentiment de déclassement et influençant fortement le climat électoral aux États-Unis. Selon lui, la principale source d’inégalités depuis les années 1980 est la valeur croissante d’une formation universitaire : « Elles coûtent de plus en plus chères ».

M. Chiappori a également abordé les effets du progrès technique sur les emplois : « Le progrès technique a tendu à remplacer de plus en plus d’emplois non qualifiés », sans qualification, il est plus simple d’être remplacé par une machine. Il a ensuite fait remarquer que « certes les inégalités sont élevées aux Etats-Unis mais elles ont comme contrepartie, une forte mobilité sociale », concluant au fait que « l’inégalité est le prix à payer pour plus de mobilité sociale. »

Des différences de genre en constante évolution

Concernant les différences de genre, il a observé que « depuis 2010, le pourcentage des femmes ayant un diplôme universitaire est plus élevé que celui des hommes ». Cette évolution influence également le choix des partenaires, avec un type d’époux changeant au gré du niveau de diplôme pour les femmes. De plus, il a expliqué que certains progrès techniques, qui remplaçaient autrefois uniquement les emplois peu qualifiés, affectent désormais des métiers qualifiés. Il a pris l’exemple des radiologues et de l’intelligence artificielle qui fait mieux que 70% à 80% des docteurs.

Le récent Conseiller de Gouvernement – Ministre des Finances et de l’Économie, a donné une conférence très intéressante mais qui s’est malheureusement terminée en demi-teinte pour tous les participants qui n’ont pas pu poser leurs questions, portant notamment sur Monaco, par manque de temps de M. Pierre-André Chiappori.