De l’Égypte antique à Monaco : les secrets et le parcours exceptionnel de la momie Merit
La momie longtemps cachée dans les réserves du musée a été exposée en 2022 après un long travail de restauration.
Au Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, on trouve de tout. Fondé en 1902 par le Prince Albert Ier, océanographe mais aussi archéologue, le musée dispose d’une collection extraordinaire et parmi elle une surprise : une momie égyptienne de la période ptolémaïque.
Longtemps stockée dans les réserves du musée, la momie faisait partie des collections qui n’étaient pas présentées. « Longtemps nous voulions la valoriser », précise Elena Rossoni-Notter, Directeur du Musée, lors de la conférence de présentation au grand public.
La momie avait été placée et mise en scène vers 1820 dans une boîte en bois vert avec une vitrine pour l’observer lors de la véritable égyptomanie qui régnait sur toute l’Europe après les campagnes égyptiennes de Napoléon. Sortie de terre, la partie supérieure de la momie avait été démaillotée violemment et elle était présentée à la verticale, comme la coutume l’exigeait.
Nouveau look pour une nouvelle vie
La momie a retrouvé une nouvelle jeunesse à partir de 2016 après avoir passé un scanner au CHPG, effectué par le Dr. Philippe Brunner, Chef du Département d’Imagerie Médicale, et initié une cure de beauté prodiguée par les professionnels du musée comme Giulio Stabellini et d’autres experts venus d’Italie tels que Ezio Fulcheri et Cinzia Oliva. Les équipes ont d’abord dû stabiliser le corps en retirant les champignons qui commençaient à se développer sur la partie découverte du corps.
Surnommée par les équipes Merit « la bien-aimée », elle a aussi bénéficié d’un restylage. Ses bandages de haute qualité ont été nettoyés soigneusement et restaurés. Un voilage en tulle et en lin a également été confectionné à partir de fragments de son linceul pour couvrir son visage et les parties démaillotées en guise de respect pour la momie qui reste la dépouille d’un corps.
Les recherches ont permis de démontrer que Merit avait vécu au début de l’époque ptolémaïque juste après ou pendant la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand, il y a 2300 ans. C’était une femme d’une vingtaine d’années, de haut-rang, essentiellement végétarienne et sans carence.
Première mondiale, lors du scanner, une tumeur utérine a été décelée et une ponction de celle-ci a été effectuée.