Entreprendre en Afrique : le futur pour les entreprises monégasques
La troisième édition de l’Africa Day a été l’occasion de faire un état des lieux du continent africain, de renforcer les liens entre entrepreneurs et établir quelques conseils pour une implantation réussie en Afrique.
Deuxième partenaire commerciale de Monaco après l’Europe, l’Afrique représente un formidable continent d’opportunités pour les entreprises monégasques. Le continent jouit de nombreux atouts : des ressources naturelles abondantes, une population jeune, créative, enthousiaste et qui croit en l’avenir.
D’ici 20 ans, l’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants : « une population très jeune qui représente la future force de travail du monde », souligne dans son discours d’introduction Frédéric Geerts, président du Club des Entrepreneurs Monégasques en Afrique (CEMA) depuis 2020.
C’est dans ce cadre que s’est tenu aujourd’hui la troisième édition de l’Africa Day, organisée par le CEMA au Yacht Club de Monaco, en collaboration avec plusieurs institutions monégasques telles que le Monaco Economic Board (MEB), le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), la Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise (CBL-ACP), l’European Business Council for Africa (EBCAM), Afrique Magazine et les Femmes Chefs d’Entreprises Mondiales (FCEM).
Si l’objectif de la journée était de comprendre comment se développer en Afrique, le club a pour vocation de « réunir les forces, échanger les contacts et les bonnes pratiques entre entrepreneurs en Afrique. »
L’Afrique, le nouvel eldorado
Contrairement à certaines idées reçues, l’Afrique dispose de ressources abondantes, notamment en eau. « Il y a de l’eau plus que partout ailleurs », affirme Zyad Limam, PDG et fondateur d’Afrique Magazine. Mo Ibrahim, de son côté, rappelle que « l’Afrique regorge de capitaux, avec de nombreuses entreprises prospères qui se développent. »
Si l’Afrique représente un nouvel eldorado, pas question pour autant de renouer avec ses vieux démons. « L’Afrique a été construite économiquement pour servir les métropoles », il faut donc « un rééquilibrage des échanges entre l’Afrique et les pays riches » tout en incluant « les acteurs africains dans les processus », plaide Zyad Limam.
L’Afrique traverse une véritable transformation depuis les années 80, « un chemin impressionnant que peu de gens mesurent », selon Zyad Liman. Bien loin des clichés que de trop nombreux entrepreneurs issus des pays riches peuvent avoir, Mo Ibrahim invite à « se baser sur les données concrètes et non pas sur la perception. »
Boostés par les infrastructures qui structurent les villes, le PIB africain ne cesse d’augmenter et la croissance de l’Afrique a atteint les 3,5 % en moyenne.
Le mot du président du CEMA :
Le CEMA compte 28 membres actifs dans 45 pays d’Afrique, avec pour mission de renforcer les relations entre Monaco et ce vaste continent. Depuis sa création en 2014 par Adnan Houdrouge, le club s’est concentré sur « 15 pays principalement francophones, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, les deux Congo et Madagascar », explique Frédéric Geerts.
Le club souhaite désormais élargir ses horizons : « Nous voulons développer des relations avec tous les pays africains, notamment anglophones. Le CEMA prévoit prochainement un webinaire avec le Nigéria. »
A propos de la sécurité, source d’inquiétude majeure pour tout entrepreneur, Frédéric Geerts rassure : « Je crois que les médias ne relayent pas toujours une information constructive. » Il peut y avoir « une instabilité politique dans certains pays, notamment ceux frontaliers de la Côte d’Ivoire ou du Sahel », toutefois, il relativise les risques, affirmant que l’insécurité n’est pas plus importante qu’ailleurs. « Dans des mégapoles de 20 millions d’habitants comme Kinshasa ou Lagos, il s’agit d’être prudent le soir quand on met une montre mais comme à Paris, Londres ou Cannes. Pour avoir vécu à Kinshasa, je n’ai jamais eu un incident en Afrique. En France, j’ai été victime de quatre cambriolages. »
Si les entrepreneurs ne sont toujours pas convaincus d’investir en Afrique, Frédéric Geerts souligne les qualités humaines des Africains : « Ils sont très accueillants, respectueux, avec de fortes valeurs familiales et une grande solidarité. Et surtout, ils sont optimistes ! »
Un point de vue partagé par Isabelle Berro-Amadeï, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération, qui, lors de ses déplacements en Afrique, a rencontré « une jeunesse épatante qui aime son pays et qui souhaiterait y rester. »
Prochaine mission prévue pour le CEMA : l’Afrique du Sud dès l’année prochaine.