Récit

La Banque Havilland Monaco en phase d’être rachetée par un consortium

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Sous réserve des autorisations réglementaires, l'opération devrait être finalisée avant la fin de l'année © Banque Havilland

Fin septembre, le groupe Banque Havilland a annoncé dans un communiqué de presse son entrée en négociations exclusives pour la vente des parts de Banque Havilland (Monaco) S.A.M à un « consortium d’investisseurs très réputé. »

Ce consortium comprend Martin Gilbert, président de Revolut Bank et administrateur de la société minière Glencore, ainsi qu’Ivan Murphy, gestionnaire financier et résident monégasque. Un groupe d’investisseurs internationaux et monégasques les ont rejoints, dont Eddie Jordan, entrepreneur sportif irlandais et ancien propriétaire d’une écurie de Formule 1, et Bart Duijndam, industriel hollandais, tous deux résidents de longue date à Monaco.

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Le groupe Banque Havilland a déclaré que le consortium « sera bien placé pour renforcer le bilan et développer l’activité à l’avenir ».

Après ses récents déboires (voir ci-dessous), le Groupe s’est déclaré « heureux d’avoir trouvé une stratégie alternative tournée vers l’avenir pour la Banque Havilland (Monaco) S.A.M. » Il est convaincu « que l’accord trouvé avec le Consortium, qui partage un même ADN entrepreneurial et un projet ambitieux de création d’une banque privée à Monaco, offre aux employés et aux clients une option stable et durable ». Ivan Murphy, directeur exécutif du consortium, a ajouté : « Nous sommes ravis d’avoir l’opportunité d’acquérir la Banque Havilland (Monaco) S.A.M. et de restaurer la confiance de ses fidèles clients et de son personnel. Nous sommes impatients de travailler avec l’équipe en place pour conclure cette transaction et aller de l’avant afin de construire une banque privée traditionnelle et indépendante solide à Monaco. »

Si les autorisations réglementaires le permettent, l’opération devrait être finalisée avant la fin de l’année. À l’heure actuelle, nous n’avons aucune information sur les intentions du Consortium concernant la vingtaine d’employés actuellement en poste de la Banque Havilland Monaco S.A.M.

Cette annonce fait suite au retrait de la plus grande banque d’Andorre, Andbank, qui, selon finews.com, avait conclu en août un accord pour racheter la filiale monégasque du groupe Havilland. Cependant, après un examen de diligence raisonnable, aucune offre n’a été déposée.

Si le rachat concerne la branche monégasque, en activité depuis 2011, le groupe Havilland dans son ensemble est en cours de liquidation. Comme l’a rapporté Bloomberg fin juillet, la Banque centrale européenne a informé la société qu’elle révoquerait l’une de ses licences clés. Entre-temps, la Banque Havilland n’accepte plus aucun dépôt.

Un ancien gestionnaire de compte de Havilland Monaco, Alexandre Balga, a été condamné dans un récent procès pour blanchiment d’argent. Patrick Dauguet, l’actuel PDG, a été blanchi par la justice monégasque, et la banque elle-même n’a fait l’objet d’aucune accusation.

La banque a également connu son lot de problèmes réglementaires ces dernières années. La décision de la BCE est intervenue comme un coup de grâce cependant. Selon Bloomberg, des sources affirment qu’elle a été motivée par le fait que Havilland n’a pas effectué les changements requis à la suite d’une amende de 4 millions d’euros pour des manquements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent par le régulateur luxembourgeois en 2018. Havilland a volontairement liquidé ses activités au Liechtenstein et son bureau de Zurich.