« On a frôlé le drame » : une septuagénaire percute une moto et fait valser sur plusieurs mètres ses occupants
Bien qu’elle ait nié toute responsabilité dans cet accident, elle a été condamnée pour blessures involontaires.
Le 2 décembre 2023 en fin de matinée, le soleil brille et réchauffe encore progressivement les rues de la Principauté. Un piéton promène calmement son chien boulevard d’Italie, une voiture, avec au volant une septuagénaire monégasque, tente de rejoindre l’allée l’amenant à son domicile mais l’accident qui aurait pu être un véritable drame survient.
En tournant, la conductrice percute une moto. Le conducteur et le passager du deux-roues se retrouvent projetés et effectuent un véritable vol plané au-dessus de la voiture. Le pilote est retrouvé à 6 mètres 30 de la moto, le passager, lui, est à terre 16 mètres plus loin.
De son aveu même, la conductrice de la voiture connaît parfaitement les lieux et sait pertinemment que cet endroit est dangereux. Pourtant, lorsqu’elle entreprend sa manœuvre, aucun arrêt n’est constaté sur les images provenant des caméras de surveillance qui ont filmé la scène. Si la personne a bien ralenti, elle estime que « les jeunes étaient loin quand (elle) a commencé la manœuvre », et nie toute responsabilité dans cet accident. « Ils roulaient trop vite », déclare-t-elle lors de l’audience auprès des policiers.
Une absence remarquée
La septuagénaire n’est pas présente lors de l’audience au tribunal. « Elle ne retire pas ses courriers », précise le président du tribunal Florestan Bellinzona. Ce que déplore la substitut du procureur également : « on a beaucoup de questions à poser à madame mais elle n’est pas là pour y répondre. »
Par chance, bien que l’accident ait été « d’une rare violence », les deux jeunes s’en sortent avec peu de blessures : plusieurs doigts cassés, mâchoire atteinte, triples fractures, arrachement osseux, diverses lacérations… « On a frôlé le drame ! Une mauvaise chute à l’atterrissage et vous ne seriez plus là », s’alarme la substitut du procureur.
Pour elle, c’est un « refus de priorité » qui est à l’origine de l’accident. Le conducteur du deux-roues a bien tenté d’éviter la voiture comme l’attestent les images de vidéosurveillance mais la voiture a « brusquement tourné » et il était trop tard pour l’esquiver. « Je suis inquiète pour cette conductrice parce qu’elle représente un danger. En réalité, c’est elle qui a mal établi la distance et ses capacités. Non pas la moto qui roulait trop vite. Les images vidéos sont impressionnantes ! », explique la substitut du procureur.
« Cette conductrice représente un danger »
« Ce sont des vies mises entre parenthèses pour ces deux jeunes de 20 ans » pour lesquels une incapacité totale de travail (ITT) de deux mois a été constatée par un médecin pour qui les soins continuent encore aujourd’hui, plaide l’avocat de la défense qui juge, de plus, la déclaration de la septuagénaire édifiante d’accuser les jeunes qui étaient dans leur voie et qui ont tout fait pour l’éviter.
Pour cet accident causé, la septuagénaire s’en sort avec une amende de 1000 € avec sursis. La substitut du procureur requérait une peine de six mois de prison avec sursis, 500 € d’amende et une suspension de permis pendant six mois pour lui donner « l’opportunité de se refamiliariser avec la sécurité routière. » Les deux victimes se sont portées partie civile et demandent chacune 1200 € de dommages et intérêts.