Publicité »
Publicité »
Récit

Un auto-entrepreneur s’emporte et frappe une représentante de syndic pour des « tâches sur le sol »

tribunal-monaco
© Monaco Tribune

L’homme a expliqué subir un harcèlement quotidien depuis le début des travaux il y a six mois.

Le prévenu, un homme d’une cinquantaine d’années, n’a pas su contenir sa colère lors de son dernier jour de travaux dans un immeuble monégasque, le 29 février 2024. Selon lui, il subissait depuis plusieurs mois des comportements hostiles de la part de la représentante du syndicat de copropriété.

Publicité

Lors de son procès, il a témoigné d’un « harcèlement quotidien » : « Ça faisait six mois qu’elle m’insultait tous les jours. Elle nous faisait la misère à moi et à mon fils. C’était mon dernier jour de travail et elle nous a menacé de ne pas nous payer pour des tâches sur le sol alors même qu’on avait fait appel à une société de nettoyage », « je reconnais l’erreur mais elle est aussi responsable à mettre une telle pression », se justifie le prévenu.

Face à ces explications, le président du tribunal, Florestan Bellinzona, lui a demandé pourquoi il n’avait pas porté plainte pour harcèlement. Pour l’auto-entrepreneur français, ce n’était pas nécessaire, « c’était le dernier jour, je voulais terminer mon travail et ne plus revenir. »

Cinq jours d’ITT

Selon le récit des événements, la situation aurait dégénéré après que la victime ait fait allusion à la retenue de paiement. Les insultes ont fusé des deux côtés, avec un premier « va te faire enc**** » lancé par le travailleur, suivi d’une bousculade.

Alors que la tension semblait retomber, la situation a empiré lorsque la victime a insulté le fils du prévenu, déclenchant chez ce dernier une réaction violente. Le père, hors de lui, a alors « porté la main au visage » de la victime.

Son fils a dû intervenir pour le retenir. Sonnée et prise de vertiges, la victime a pris sa voiture pour se rendre au Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG), où une incapacité temporaire de travail (ITT) de cinq jours lui a été attribuée.

14 000 € de dettes de la part du syndicat ?

Le différend ne s’arrête pas là : le prévenu réclame 14 000 € de paiement pour les travaux, une dette que l’avocat de la victime affirme avoir déjà réglée.  Il ajoute que sa cliente « a été très choquée et blessée physiquement. » Pour les frais de soins et les quelques séances de kinésithérapie restantes, la victime demande 5 000 € de dommages et intérêts.

La substitut du procureur a souligné le contraste entre l’attitude du prévenu lors de son interrogatoire initial et celle observée au tribunal, déplorant l’absence de remords exprimés pendant l’audience. « C’est inadmissible, vous ne devez pas manquer de maîtrise, et encore moins dans un milieu professionnel », a-t-elle rappelé.

Le prévenu a finalement été condamné à un mois de prison avec sursis, et il devra verser 800 € de provision à la victime pour le préjudice subi, ainsi que 1 312 € de provisions à l’assurance le temps qu’une expertise évalue les préjudices exacts.