Un banal essai de scooter tourne mal après un mensonge. Le prévenu est condamné à trois mois de prison
Pour rendre le scooter après le week-end, il avait pretexté se l’être fait volé.
Jugé par contumace le 13 février dernier, un Marseillais de 49 ans, ignorant tout de son procès et de sa condamnation, a été surpris lors d’un contrôle de police à Monaco le 9 octobre dernier. Il a été immédiatement conduit à la maison d’arrêt.
« Je n’étais pas au courant de cette histoire. J’étais choqué ! » affirme-t-il. Il n’avait pas été informé du jugement, qui avait été envoyé à une mauvaise adresse. En attendant un nouveau procès pour « abus de confiance », il a dû passer ses nuits en prison et s’est opposé à sa condamnation ayant huit jours à compter de sa prise de connaissance de son jugement.
Une affaire qui remonte à juin 2023
Le 23 juin 2023, cet homme, qui a vécu entre Beausoleil, Monaco, et Menton avec sa famille, s’est rendu chez un concessionnaire de scooters monégasque pour remplacer son véhicule « qui fatigue ». « Ce n’est pas la première fois que je leur achète un scooter. » En effet, le marseillais appelle tous les employés par leur prénom et demande à tester un modèle d’occasion.
La première « connerie » qu’il admet avoir commise est d’être allé à Nice avec le scooter pour une recherche d’emploi. Premier problème, comptant le temps de trajet, le magasin sera fermé ce vendredi à son retour, il appelle donc pour expliquer qu’il s’est fait voler le scooter, qu’il est au poste de police de Beausoleil et « qu’il ne pourra rendre le scooter que lundi. » « J’ai inventé ça pour gagner du temps », explique le prévenu.
Le lundi venu, alors qu’il prend un café à Menton en attendant l’ouverture, il demande à deux jeunes qu’il connaît de mettre de l’essence dans le scooter. Entre-temps, il est interpellé par la police en lien avec une affaire impliquant son ex-femme, qu’il aurait menacé de mort selon le substitut du procureur. Il informe les policiers que deux jeunes sont partis avec le scooter et leur demande de les retrouver, afin de le rendre au concessionnaire.
Un imbroglio s’ensuit : sans lire le document, il signe un dépôt de plainte contre les deux jeunes. Le concessionnaire, ne voyant pas revenir le scooter, alerte la police. Le responsable indique ne pas connaître le client, malgré le fait que le prévenu appelait tout le monde par son prénom et que personne ne lui ait demandé une pièce d’identité. Pour l’avocat du prévenu, son client était connu mais le responsable à chercher à se défausser de tout manquement.
Une situation « ubuesque »
Le substitut du procureur qualifie la situation d’« ubuesque ». Le prévenu admet ses erreurs et explique être venu sur la Côte d’Azur pour ramener ses enfants à son ex-femme et chercher un emploi pour se rapprocher d’eux. Soutenu par son ancienne employeuse à Beausoleil, qui le décrit comme « sérieux et respectueux », il confie que les difficultés de ces dernières années, dont une séparation douloureuse et une dépression nécessitant une hospitalisation, l’ont profondément affecté.
Pendant cette « période noire » l’homme avoue avoir « fait des erreurs .» Après un redressement fiscal, il a dû trouver de l’argent par n’importe quel moyen et subissait une « énorme pression » notamment de la part de sa femme.
« Je suis un travailleur acharné. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre, j’ai repris ma vie », conclut-il. Malheureusement pour lui, le tribunal l’a néanmoins condamné à trois mois de prison ferme pour « abus de confiance. »