Récit

Ligue 1 : L’AS Monaco s’incline face au PSG, une défaite amère car il y a eu de l’espoir

L'AS Monaco s'incline face au Paris Saint-Germain devant 12 095 spectateurs présents au Stade Louis-II © AS Monaco

Ce mercredi 18 décembre, le Stade Louis-II a vibré lors du choc entre l’AS Monaco et le Paris Saint-Germain, pour la 16ᵉ journée de Ligue 1. Après une première mi-temps dominée par une équipe parisienne qui déroulait ses gammes, les Rouge et Blanc ont tenté jusqu’au bout de renverser la tendance au retour des vestiaires. Malgré une belle révolte et un sursaut d’orgueil, l’AS Monaco s’est incliné 2-4 dans le dernier quart d’heure face à un PSG qui a su faire preuve de réalisme.

Sous les yeux du Prince Albert II et du Président Dmitri Rybolovlev installés en tribunes, le match a commencé sur les chapeaux de roue. D’entrée de jeu, le PSG a mis la pression sur les Monégasques, et dès la 4ᵉ minute, Achraf Hakimi a frappé le poteau sur un centre-tir qui aurait pu surprendre le gardien Philippe Köhn.

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Quelques secondes plus tard, Bradley Barcola a pris de vitesse la défense monégasque, mais s’est heurté à un Köhn impérial (5ᵉ). Les hommes de Luis Enrique dominaient les débats, multipliant les occasions.

© AS Monaco

L’AS Monaco a timidement réagit. Eliesse Ben Seghir, lancé en contre, n’est pas parvenu à surprendre Gianluigi Donnarumma, dont la parade fut solide (8ᵉ). Cependant, la rencontre a pris un tournant dramatique à la 22ᵉ minute, lorsque Wilfried Singo, dans un duel anodin, a heurté le visage de Donnarumma avec ses crampons. Le portier italien, complètement défiguré et saignant, a été contraint de quitter le terrain après de longues minutes de soin au sol.

Malgré la gravité de la blessure, l’arbitre François Letexier n’a pas sanctionnée Singo, laissant de nombreux spectateurs et acteurs du match choqués face à l’absence de réaction disciplinaire… Et il y avait de quoi !

Le PSG ouvre le score, mais l’AS Monaco répond

Suite à la sortie prématurée de Donnarumma, le PSG a poursuivi sa domination. À la 24ᵉ minute, un travail remarquable d’Hakimi sur le côté droit a permis à Désiré Doué, auteur d’un bon travail de repositionnement, d’ouvrir le score d’un tir croisé (0-1).

L’AS Monaco, mal organisé défensivement, semblait impuissant face à la vivacité du PSG, mais est tout de même parvenu à réagir grâce à des interventions décisives de son gardien Philipp Köhn, qui a détourné une frappe d’Hakimi (42ᵉ) puis une tentative de Doué (43ᵉ).

À la mi-temps le PSG menait logiquement 1-0. Cependant, un événement qui pourrait paraître anodin a pris une tournure plus significative : Donnarumma, sur le chemin des vestiaires, attendait l’arbitre pour lui montrer la gravité de sa blessure, ce qui illustre bien la frustration qui envahit le camp parisien à ce moment-là.

Un retour en force de l’AS Monaco, avant la réplique du PSG

Le début de la seconde période était tout autre. Moins de dix minutes après le coup d’envoi, Eliesse Ben Seghir, bien servi dans la surface, a obtenu un penalty pour une main parisienne. Ce dernier n’a pas hésité et a transformé cette opportunité pour égaliser (1-1, 53ᵉ).

L’AS Monaco semblait alors avoir retrouvé son élan et prenait même l’avantage à l’heure de jeu, grâce à un superbe centre d’Akliouche pour Breel Embolo, qui a conclu d’une tête imparable (2-1, 60ᵉ). Les Monégasques étaient en feu, ils sont enfin parvenu à renverser le cours du match.

Hélas, à peine le temps de savourer cet avantage, le PSG a réagi. Ousmane Dembélé a profité d’un arrêt de Köhn sur une frappe de Fabian Ruiz pour égaliser d’un tir précis (2-2, 64ᵉ). Le match était relancé, et l’intensité montait encore d’un cran.

L’arbitre, facteur de controverse

Mais si le jeu sur le terrain était haletant, les décisions arbitrales sont aussi devenues un sujet de discussion. À la 71ᵉ minute, Lamine Camara a réalisé un tacle dangereux sur Doué, mais une nouvelle fois, François Letexier n’a pas sorti de carton bien qu’une sanction semblable aurait été légitime.

La frustration des Monégasques commençait alors à se faire sentir, d’autant plus que l’arbitre finira par expulser le coach Adi Hütter à la 95ᵉ minute pour protestations.

Le PSG reprend les devants, puis scelle la victoire

Le PSG a indiscutablement repris le dessus dans le dernier quart d’heure. Après plusieurs occasions monégasques, dont une belle tentative de Takumi Minamino repoussée par le gardien remplaçant Matvey Safonov (85ᵉ), Gonçalo Ramos, entré en jeu, s’est imposé de la tête sur un corner et a permis au PSG de reprendre l’avantage (2-3, 83ᵉ). Coup dur pour l’AS Monaco, qui n’arrivait plus à retrouver le rythme de son attaque.

Enfin, à la 97ᵉ minute, Dembélé s’est offert un doublé, d’un subtil piqué face à Köhn, pour sceller la victoire des Parisiens (2-4). Un scénario cruel pour l’AS Monaco, qui aura pourtant montré de belles ressources avant de craquer en fin de match.

Les réactions d’Adi Hütter

Comment il explique ce scénario final : « Tout le monde a vu que c’était un match très intense et une bonne rencontre de Ligue 1. Les deux équipes ont essayé de jouer vers l’avant et de pratiquer un bon football. En première mi-temps, le PSG était meilleur que nous, mais en seconde, je nous ai trouvés très bons et courageux. Nous avons réussi à changer le cours du match en prenant l’avantage à 2-1.

Malheureusement, l’égalisation de Dembélé est arrivée trop rapidement, et nous aurions dû mieux défendre sur le corner qui amène le but. J’ai ensuite pris des risques en faisant rentrer un attaquant supplémentaire pour un défenseur, et nous avons eu des situations pour égaliser. Nous ne sommes évidemment pas satisfaits de cette défaite mais je ne peux pas blâmer mes joueurs qui ont essayé de réaliser une bonne performance. »

Comment il se projète pour la suite du championnat : « Nous devons féliciter Paris pour sa victoire mais je me concentre sur Monaco. Nous avons à présent 10 points de retard sur eux mais nous avons nos propres objectifs, qui sont de rester sur le podium pour se qualifier en Ligue des champions. Dimanche, il y a également le début de la Coupe de France, où nous allons nous présenter avec des ambitions. Pour répondre à votre question, cela dépend du PSG. »

© AS Monaco

S’il a eu peur que Wilfried Singo soit exclu après son action sur Donnarumma : « J’étais loin de l’action pour voir ce qu’il s’était réellement passé. A la mi-temps, j’ai pu revoir cette sélection et je veux également adresser mes excuses à Donnarumma. Mais c’est le football, cela peut arriver et le geste n’était pas intentionnel.

Dans cette situation, il s’est retrouvé face à lui et voulait jouer le ballon, tout en tentant de l’éviter en sautant. C’est une situation bien sûr difficile pour Donnarumma mais cela l’a été aussi pour Wilfried de voir son visage. Il s’est évidemment excusé mais je ne suis pas surpris que l’arbitre n’ait pas sorti de carton. »

Si ce résultat est un scénario qui se répète lors des gros matchs : « Peut-être que nous ne sommes pas si loin de ces grosses équipes comme BenficaArsenal ou le PSG ce soir mais on doit faire mieux c’est sûr. Mes joueurs nous ont montré qu’on était sur la bonne voie mais nous n’avons pas réussi à faire le match parfait. Avant la rencontre, j’avais dit qu’il fallait réaliser cela pour battre le PSG mais lorsque l’on concède quatre buts, c’est trop face à ce genre d’équipe. Bien sûr, nous devons donc progresser et se développer dans les grands matchs. »

Une défaite rageante, mais de l’espoir pour l’avenir

Au final, le PSG s’impose 4-2, et consolide sa place de leader de Ligue 1. Un résultat qui porte son total à 40 points, soit dix longueurs d’avance sur l’AS Monaco, désormais troisième avec 30 points. Cette victoire semble conforter le projet parisien, malgré une rencontre entachée par des erreurs d’arbitrage qui feront encore couler beaucoup d’encre.

Pour l’AS Monaco, cette défaite reste frustrante, mais elle démontre qu’ils peuvent malgré tout rivaliser avec les meilleures équipes de France. Adi Hütter pourra se consoler en pensant que ses hommes, après avoir été bousculés en première période, ont su réagir et se montrer compétitifs. Cependant, ils devront encore corriger leurs erreurs défensives et faire preuve de plus de solidité pour espérer rivaliser en haut du classement en 2025.

Le dernier rendez-vous de l’année 2024 pour l’AS Monaco aura lieu ce samedi en Coupe de France, face à l’Union Saint-Jean, un match où les Rouge et Blanc espèrent retrouver le chemin de la victoire avant la trêve hivernale.