Un homme, en possession de 5 000 euros en liquide, jugé pour vol à Carrefour Market
Le 14 janvier 2025, le Palais de Justice de Monaco a rendu son jugement dans une affaire de vol et de fraude concernant un individu sans domicile fixe et sans profession.
Cet homme, né en 1985 et de nationalité française, est jugé pour des faits remontant au 21 juillet 2024. Il a été interpellé par les services de sécurité du Carrefour Market de Monaco pour avoir volé des denrées alimentaires d’une valeur d’environ 50 euros.
Toutefois, l’enquête a révélé que l’individu possédait sur lui une somme de 5 980 euros en liquide, ce qui a soulevé des interrogations sur l’origine de cet argent.
Au moment de son interpellation, le prévenu a expliqué que la somme d’argent qu’il portait provenait d’un « travail au noir » dans le cadre de travaux saisonniers dans des exploitations agricoles. Pour justifier cette source, il a présenté des attestations signées par des employeurs, avec leurs coordonnées, affirmant qu’il avait travaillé pour eux.
Cependant, ces documents ont été rapidement vérifiés et se sont avérés être des faux. Les employeurs présumés ont confirmé ne pas avoir délivré de telles attestations et l’individu a continué de nier devant le tribunal : « J’ai rien à gagner à accuser des personnes », a-t-il déclaré. « J’ai fait la grosse erreur d’avoir volé, mais je jure sur ma vie, sur l’honneur que cet argent est le mien, que j’ai travaillé ». Le président a indiqué que « le travail au noir » est une fraude et que cet argent n’est donc pas conforme.
Les doutes s’intensifient
Ses explications concernant la provenance de cet argent ont soulevé des doutes supplémentaires, notamment lorsqu’il a évoqué des aides sociales. L’accusé, déjà condamné en mai 2024 pour vol en France, a précisé qu’il avait perçu le RSA et avait mis de côté cette aide dans le but de s’acheter prochainement une voiture. Cependant, il a expliqué qu’il ne touchait plus cette allocation depuis avril 2023, affirmant vouloir « s’en sortir tout seul ».
Lorsqu’on lui a demandé comment il a retiré ces 5 000 euros, il a d’abord expliqué qu’il n’avait pas de carte bancaire à ce jour, mais qu’il disposait d’un compte bancaire en ligne. Face à l’incompréhension du tribunal, il a ajouté qu’il avait eu une carte bancaire autrefois.
La procureure a rapidement souligné l’absurdité de la situation : « Il n’arrive pas à expliquer la provenance de ces fonds », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que les échanges avec les enquêteurs avaient mis en lumière la complexité de la situation de cet homme. « Monsieur voulait ensuite prouver que cette somme provenait du RSA », d’après elle, il est impossible de croire que cet argent soit des économies réalisées sur le RSA depuis 2023, une aide censée couvrir les premiers besoins. En conséquence, la procureur a requis une peine de 15 jours d’emprisonnement avec sursis, ainsi que la confiscation de la somme.
À la barre, le prévenu déclare une dernière fois : « Je maintiens que tout ce que je dis est vrai. Quand on est en garde à vue, on a pas forcément les idées claires. Je maintiendrais que cet argent, je l’ai cumulé de mon travail, de mes aides. »
Après délibération, le tribunal l’a reconnu coupable et le condamne à 15 jours d’emprisonnement avec sursis, ainsi que la confiscation de la somme d’argent. L’homme a montré son mécontentement face à cette dernière décision, mais le président lui a rappelé une seconde fois que « quand on travaille au noir, on fraude ». La procureure a informé l’individu qu’il pouvait faire appel et celui-ci a quitté le tribunal sans ajouter d’autres commentaires.