Récit

Ligue des champions : Le scénario se répète, l’AS Monaco chute face à Benfica dans un barrage aller sous tension

Si la défaite 1-0 laisse des regrets et beaucoup d’amertume, la qualification reste théoriquement possible. Mais pour cela, l'AS Monaco devra absolument réaliser un exploit à Lisbonne et espérer un retournement de situation face à une équipe benfiquiste pas extraordinaire, mais qui sait se montrer décisive © AS Monaco

Réduit à 10 dès la 52e minute après une décision arbitrale controversée, l’AS Monaco s’est incliné face au SL Benfica, concédant une défaite 1-0 au Stade Louis-II ce mercredi soir, lors du barrage aller de C1. Une défaite qui complique sérieusement les chances des Rouge et Blanc de se qualifier pour la phase de groupes, à moins d’un exploit au retour à Lisbonne.

Une défaite au goût amer. Alors que la Ligue des champions est un objectif majeur du club monégasque cette saison, ce match représentait une occasion en or de reprendre confiance après un parcours en saison régulière marqué par des hauts et des bas.

Publicité

Les Rouge et Blanc étaient également motivés par l’envie de se racheter, après une défaite contre Benfica en novembre dernier lors de la phase de groupe (2-3), et espéraient prendre les devants avant de se déplacer au Portugal la semaine prochaine. Mais l’issue de cette manche aller fut tout autre, avec un scénario qui n’a cessé de se tendre au fil des minutes.

Une première période animée mais stérile

Le match avait pourtant bien débuté pour l’AS Monaco. Dès les premières minutes, l’intensité a été au rendez-vous, avec un pénalty réclamé par les Monégasques après un contact entre Alvaro Carreras et Breel Embolo dans la surface portugaise. L’arbitre, cependant, n’a pas jugé nécessaire de siffler. L’action suivante a été l’œuvre de Carreras, dont la frappe enroulée a manqué de peu le cadre (5e).

La réponse monégasque a été quasi immédiate et spectaculaire. Maghnes Akliouche, auteur d’une percée brillante, s’est appuyé sur Breel Embolo puis Aleksandr Golovin dans un magnifique jeu à trois. L’action s’est conclue par une frappe sèche d’Akliouche, mais le gardien lisboète, bien placé, a détourné le tir (9e). Ce n’était pas encore la récompense espérée pour l’AS Monaco, mais l’intensité des deux équipes était déjà manifeste.

Après ce début de rencontre rythmé, les occasions sont devenues plus rares. L’AS Monaco a tenté de prendre le contrôle du jeu, mais a peiné à concrétiser ses incursions. Golovin, en force, a cherché à ouvrir la marque à la 42e minute, mais son tir était hors-cadre.

À la 44e minute, Carreras, une nouvelle fois, a tenté de surprendre Majecki, mais son tir n’a pas été assez puissant pour inquiéter le portier polonais. Avant la pause, Aktürkoglu, à la dernière seconde, a vu sa volée déviée passer juste à côté du but monégasque (45e+2).

Le tournant du match : l’ouverture du score et l’expulsion de Al-Musrati

Tout a basculé après la pause. À la 48e minute, Vangélis Pavlídis, bien servi par son coéquipier dans la surface, a signé un ballon piqué qui est venu tromper Majecki pour inscrire l’unique but de la rencontre. Un but à la fois décisif et ô combien frustrant pour les Monégasques, déjà fragilisés (0-1).

Mais le pire était à venir. Quatre minutes après ce coup du sort, Moatasem Al-Musrati, pour sa première titularisation avec l’AS Monaco en C1, a été expulsé après un second carton jaune jugé très sévère, suite à une réclamation pour un accrochage sur Embolo. Une réclamation qui divise, puisque la contestation est d’un côté strictement interdite par le règlement mais de l’autre, ici très légère et non-agressive de la part de l’international libyen.

Réduits à 10, les Rouge et Blanc se sont retrouvés acculés face à une équipe portugaise bien plus sereine et mieux organisée en supériorité numérique. La situation n’a fait qu’empirer pour l’AS Monaco, qui a multiplié les erreurs et a peiné à se créer des occasions. À l’inverse, Benfica a appuyé sur l’accélérateur avec des tentatives de Pavlídis (61e) et de Schjelderup (62e), bien repoussées par Majecki, qui a encore eu plusieurs interventions décisives.

Une fin de match sous pression et des suspensions à venir

À mesure que le temps avançait, les joueurs de Benfica ont pris le contrôle du ballon. Orkun Kökçü (75e) et Fredrik Aursnes (86e) ont continué à tester Majecki, qui a résisté héroïquement. Cependant, malgré quelques éclats de bravoure, l’AS Monaco n’a jamais réussi à se relancer. À l’inverse, le dernier quart d’heure a été marqué par plusieurs cartons jaunes, dont ceux de Vanderson et Denis Zakaria, qui seront suspendus pour le match retour.

Les joueurs d’Adi Hütter vont devoir redoubler d’efforts pour espérer renverser la situation à Lisbonne. Le retour, mardi soir à l’Estádio da Luz, s’annonce comme un défi de taille, surtout en l’absence de deux éléments clés. Pour ajouter de l’enjeu, le vainqueur de cette double confrontation affrontera ensuite le FC Barcelone ou Liverpool en phase de groupes.

Les réactions d’Adi Hütter

Son plus gros regret ce soir : « Tout d’abord, j’ai le sentiment que c’était un match similaire à celui que nous avons connu il y a deux mois face à cette équipe de Benfica. Les dix minutes après la pause ont été décisives dans l’issue de la rencontre. Je trouve que le deuxième carton jaune adressé à Moatasem Al-Musrati est dur, car il n’était pas agressif.

C’est un rouge difficile, même s’il ne doit pas avoir ce geste. Malgré tout, j’ai aimé la réaction de l’équipe qui s’est battue et a tout tenté pour renverser le résultat. C’est ce que j’ai dit dans le vestiaire aux joueurs, il n’y a que 0-1 et nous nous battrons au retour pour aller chercher cette qualification.

Si c’était la manche retour, j’aurais évidemment pris plus de risques en fin de match. Mais il y a un deuxième round à Lisbonne, donc je devais préserver nos chances en ne concédant pas de deuxième but. Il n’y a que 0-1, donc tout est encore possible là-bas et nous ferons le maximum. Ce soir, j’ai aimé nos 30-35 premières minutes, où nous étions au même niveau avec Benfica.

Mais au retour des vestiaires ils étaient meilleurs, et cela n’a pas été facile de gérer la suite du match, spécialement après l’expulsion. Nous avons en tout cas décidé d’effectuer des changements en vue de notre match décisif en Ligue 1 contre Nantes, et du retour dans la foulée à Lisbonne. »

Son avis sur le match et le comportement de Moatasem Al-Musrati : « Il aurait peut-être dû mieux gérer ses émotions, mais je le répète, je ne l’ai pas vu marcher en direction de l’arbitre et encore moins être agressif. Il a juste réclamé un carton jaune effectivement, ce qu’il n’aurait pas dû faire, certes, et nous respectons cette règle, mais il n’était pas agressif dans son geste. C’est une erreur, mais c’est la même chose pour le carton de Denis Zakaria, qui est lui aussi suspendu pour le retour, c’est dur.

Il est impossible de jouer sans émotions ! Ces cartons rouges sont difficiles à accepter. À ce niveau de la compétition en Ligue des Champions, ces erreurs ne sont pas permises, c’est clair, car j’avais dit avant le match qu’un petit détail pouvait faire la différence, et c’en est un. C’est une expulsion très sévère encore une fois, et c’était décisif ! Mais vous avez raison, nous devons faire plus attention à nos réactions. »

Les réactions de Thiago Scuro

En zone mixte, le Directeur général monégasque a été le premier à s’exprimer : « Je pense qu’il est important que je m’exprime pour plusieurs raisons. La première, c’est que nous ne sommes qu’à la première manche de cette double confrontation, et que nous avons les cartes en main pour renverser la situation à Lisbonne et nous qualifier pour le prochain tour, ce qui demeure notre objectif. Nous avons les joueurs et les qualités pour espérer une autre issue, et nous allons prendre nos responsabilités pour le faire.

Deuxièmement, je vais essayer de trouver les mots justes pour expliquer les choses dans le respect. C’est la deuxième fois contre Benfica que des décisions ont un fort impact sur le résultat de la rencontre. Ce n’est bon pour personne et pour la qualité de la partie. Nous sommes en Ligue des champions et sommes en droit d’espérer autre chose. Quand l’arbitre est au centre du match, c’est qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, et c’est ce que nous avons vécu ce soir. Le geste de Moatasem Al-Musrati n’aurait pas dû avoir lieu, même s’il n’a pas été agressif envers lui. Ce deuxième jaune n’était pas nécessaire.

Maintenant nous devons utiliser notre énergie pour la mettre sur le terrain au retour et renverser la vapeur. Je ne suis pas là pour parler de toutes les décisions, mais le carton jaune de Denis Zakaria n’est pas mérité, les images sont claires. Mais je le répète, la confrontation n’est pas terminée ce soir, nous croyons en notre équipe et nous irons à Lisbonne pour l’emporter. »