Récit

Un jeune conducteur de Ferrari finit dans le décor et écope de travaux d’intérêt général

L'accusé a déclaré se rendre souvent en Principauté durant la saison estivale ©Monaco Tribune

Le tribunal de Monaco a jugé, le 18 février 2025, un jeune homme de 21 ans pour des faits remontant au 16 août 2024.

L’accusé, un étudiant néerlandais résidant à Barcelone, était de séjour en Principauté. Après une soirée passée dans plusieurs établissements nocturnes, dont le Twiga, il a pris le volant d’une Ferrari prêtée par son père qui réside à Monaco, alors qu’il affichait un taux d’alcoolémie de 0,97 g par litre de sang.

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Vers 4h20 du matin, alors qu’il transportait deux jeunes Suédoises, dont sa petite amie, il a perdu le contrôle de son véhicule et a terminé sa course sur un terre-plein central, près du Grimaldi Forum. La Ferrari, lourdement endommagée, avait ses airbags déployés. Fort heureusement, aucune blessure n’a été recensée parmi les passagers.

« Lorsqu’on boit, le diable ressort »

Interrogé à la barre, le jeune homme a reconnu les faits et exprimé ses regrets : « Je ne bois pas tous les jours, j’étais très choqué après l’accident de voir ce dont j’étais capable. La thérapie m’a aidé. ». Le tribunal lui demande pourquoi avoir pris le volant dans cet état. Il leur répondra : « Je n’étais pas en état de décider, je n’aurais jamais dû mettre un pied dans le véhicule. Je n’avais pas un jugement assez clair. Lorsqu’on boit, le diable ressort. »

Le président du tribunal a relevé que son taux d’alcool était « important » et témoignait d’une certaine résistance à l’alcool. Il a également souligné la présence des deux jeunes femmes à bord du véhicule, insistant sur le fait que l’accident aurait pu avoir des conséquences dramatiques. « J’ai honte, je m’en rends compte », répond l’accusé. Le prévenu a cependant assumé ses responsabilités en remboursant de lui-même les dégâts causés par l’accident.

Le ministère public a rappelé la gravité des faits : « L’alcool n’est pas une excuse, ni une explication. Il se rendait au Monte-Carlo Bay, il pouvait rentrer à pied. Il a mis en danger la vie de ses passagères. Il a fait risquer la mort aux deux autres personnes. Heureusement, tout le monde est ressorti indemne. » Le procureur a requis 45 euros d’amende statutaire, une interdiction de conduire à Monaco pendant deux ans et une amende de 5 000 euros.

La défense plaide pour l’indulgence

L’avocat du prévenu a décrit un jeune homme responsable, conscient de ses actes et prêt à en assumer les conséquences : « Il a fait le déplacement, il assume les faits et leurs conséquences. Il a remboursé les dégâts de son propre chef. Son attitude lors de son interpellation démontre sa personnalité. En effet, il aurait pu se rendre à pied. Il a voulu impressionner sa petite amie sans se rendre compte de son alcoolémie. C’est une leçon. »

Quant à l’éventualité d’une peine de travaux d’intérêt général énoncée par le tribunal, l’avocat estime que cela pourrait lui être bénéfique : « Il n’a pas l’habitude par son statut social, je pense que ça peut lui faire du bien », avant de demander « la plus grande indulgence » pour son client. « On ne le verra pas de sitôt au tribunal. »

Avant le verdict, l’accusé a tenu à s’excuser une dernière fois : « Je souhaiterais m’excuser pour cette erreur. Je n’aurais jamais dû prendre le volant. J’ai pris cela comme une leçon, ça ne se reproduira plus. »

Après délibération, le tribunal le condamne à quinze jours de travaux d’intérêt général, qu’il devra effectuer dans un délai de 18 mois sous peine de dix jours d’emprisonnement. Il est également condamné à 5 000 euros d’amende délictuelle et 45 euros d’amende contraventionnelle. L’accusé écope enfin d’une interdiction de conduire à Monaco pendant un an.