En état d’ivresse, un jeune militaire jugé pour un violent coup de poing à Monaco

Le 11 mars 2025, le Palais de justice a jugé un militaire français, âgé de 24 ans, pour des violences ayant entraîné une ITT de six jours.
Sergent de profession et domicilié à Montélimar, il a comparu pour des faits survenus le 21 septembre 2024, à la La Rascasse, un établissement festif de la Principauté.
Il est 4h10 du matin lorsque la police Monégasque intervient près de La Rascasse. Un homme, le visage ensanglanté, présente une blessure importante au niveau du nez. Un témoin désigne rapidement l’auteur du coup : le prévenu, un militaire en état d’ivresse avancé, avec un taux de 0,82 mg d’alcool par litre d’air expiré.
D’après l’enquête, il aurait frappé la victime « sans raison apparente », un geste que cette dernière ne comprend toujours pas. Lors de son interpellation, l’accusé admet les faits, ajoutant toutefois que sa victime l’avait « bien cherché ».
À la barre, le militaire change de ton et exprime ses regrets. Pourtant, certaines de ses déclarations inquiètent le tribunal : « Je sais ce que je fais quand je suis alcoolisé, je m’en souviens très bien. Je n’ai pas à m’excuser, si je frappe une personne, c’est qu’elle n’a pas été correcte. »
Des propositions jugées « inquiétantes » par le président du tribunal, qui insiste sur le manque de contrôle du prévenu face à la frustration : « Ce n’est pas le comportement que l’on attend d’un militaire. »
Les faits sont autant plus troublants que la victime ne connaît pas son agresseur. D’après un témoin, le prévenu aurait provoqué la victime avant de le frapper : « Ne fais pas le malin, le coup peut partir à tout moment. » Un comportement que le militaire tente de justifier maladroitement : « Il parlait de manière agressive. »
Le tribunal s’interroge également sur l’attitude du prévenu face aux forces de l’ordre, qui aurait fait preuve d’arrogance lors de son interpellation. De plus, il aurait pris le volant alcoolisé pour se rendre à Monaco ce soir-là.
Le procureur rappelle la gravité des faits : « Il est alcoolisé, la victime aussi, on ne comprend pas, et il lui met un coup de poing qui entraîne six jours d’ITT. Il s’agit d’un acte violent, totalement disproportionné. Ça n’aurait jamais dû arriver. Il aurait peut-être besoin de voir quelqu’un ». Il souligne également l’attitude hautaine du militaire : « On le regarde mal, et quelle est la conséquence ? La violence. Il est censé montrer l’exemple. Il se sent au-dessus des lois. » Dans ses réquisitions, le procureur demande quatre mois de prison avec sursis et l’inscription de la condamnation sur son casier judiciaire.
L’avocat du prévenu tente de remettre le contexte en perspective : son client n’a pas agressé « sans raison », mais était préoccupé par l’état de son beau-frère, allongé au sol au moment des faits. Il reconnaît une réaction excessive, mais insiste sur le fait que le militaire est un homme responsable et « bien intégré dans la société. »
Quant à la demande de suivi psychologique du tribunal, il la juge inutile : « Il a déjà compris son erreur. » En revanche, il insiste pour éviter l’inscription de la condamnation au casier judiciaire, soulignant que cela constituerait une lourde sanction pour sa carrière professionnelle.
Avant la délibération, le prévenu s’adresse une dernière fois au tribunal : « Je m’excuse devant vous et la police monégasque pour le trouble que j’ai causé et les blessures que j’ai pu occasionner. »
Après délibération, le tribunal le reconnaît coupable et le condamne à trois mois de prison avec sursis.