Un policier insulté et agressé à Monaco : trois mois de prison pour le prévenu

Absent à l’audience, il est jugé pour outrage et rébellion sans arme envers un agent de police, le 12 octobre 2024.
Le Palais de Justice de Monaco a jugé, le 4 février 2025, un homme de nationalité française, né en 1999 et domicilié dans le département du Gard. Il est jugé pour des faits commis dans la nuit du 12 octobre 2024. La victime, un policier monégasque, s’est constitué partie civile et a livré son témoignage à la barre.
Une nuit agitée à La Rascasse
L’affaire prend naissance dans un célèbre établissement nocturne de la Principauté, La Rascasse, connu pour rassembler les fêtards. Ce soir-là, une rixe éclate à proximité du bar. Lorsque les forces de l’ordre interviennent, les agents de sécurité leur désignent un jeune homme alcoolisé comme l’un des auteurs des faits.
Le contrôle d’identité dégénère immédiatement. Plutôt que de présenter ses papiers, le prévenu tend une carte bancaire aux policiers. Il refuse d’obtempérer et devient agressif. Les agents le menottent et le conduisent au Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG) pour un contrôle médical, mais l’intervention vire rapidement au cauchemar.
Insultes et menaces envers les policiers et le personnel médical
Dans le véhicule de police, l’individu tente de donner des coups de pied et de tête. À son arrivée à l’hôpital, son attitude ne s’améliore pas : il insulte le personnel soignant et crache à plusieurs reprises sur les agents.
À la barre, le policier victime, présent en tenue officielle, décrit la scène avec émotion : « Cela fait 22 ans que je travaille, on essaie d’avoir toujours une démarche pédagogique. Je n’ai jamais été insulté comme ça. »
Malgré ses efforts pour calmer la situation, l’agent subit une vague d’injures et de menaces, allant jusqu’à la menace : « Je connais du monde, demain tu n’as plus de travail. » Le prévenu va encore plus loin en portant un coup de pied au policier, l’effleurant à la gorge.
Lors de l’enquête, le prévenu a affirmé ne garder aucun souvenir de la soirée, évoquant un « trou noir » depuis son passage à La Rascasse. Son casier judiciaire est vierge, aussi bien en France qu’à Monaco.
L’avocat du policier a insisté sur la gravité des faits, rappelant que les forces de l’ordre sont habituées à gérer des situations tendues, mais que dans ce cas, elles ont été confrontées à un individu particulièrement agressif et difficile à maîtriser. « Quand est-ce qu’il va se calmer ? » se sont même demandés les agents face à son comportement. Il a également souligné que son client « s’est senti blessé dans son statut de policier », avant de rappeler que « le travail des policiers monégasques est juste parfait ». Enfin, il a réclamé 2 000 euros de dommages et intérêts pour son client.
Le procureur, quant à lui, déclare : « C’est inadmissible en Principauté d’insulter les policiers, des personnes qui viennent en aide à la population », rappelant que l’agressivité du prévenu ne s’est pas limitée aux forces de l’ordre : « Il n’y a pas que la police qui a été agressée, le personnel médical aussi ; on n’est pas sur un simple outrage. Il y a un comportement extrêmement outrageant sur un temps long. » Il requiert ainsi une peine d’un mois de prison ferme ainsi qu’une interdiction de séjour de trois ans à Monaco.
Après délibération, le tribunal a rendu une sanction plus lourde que celle demandée par le parquet, à savoir trois mois de prison ferme, une interdiction de séjour à Monaco pendant cinq ans ainsi que 2 000 euros de dommages et intérêts à verser au fonctionnaire de police.