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Récit

Journée de la Femme Digitale : L’intelligence artificielle au cœur des échanges à MonacoTech

Monaco Tech conférence
La Journée de la femme digitale est célébrée chaque 17 avril dans le monde entier © Monaco Tribune

À l’occasion de la Journée de la Femme Digitale, ce jeudi 17 avril, MonacoTech a accueilli une conférence organisée par le MWF Institute et MonacoTech Startup Program, avec le soutien de la CMB Monaco.

Depuis sa création en mars 2021 par Patricia Cressot et Johanna Damar-Flores, le MWF Institute (Monaco Women Finance Institute) œuvre pour une économie plus responsable, inclusive et durable. Ce think tank se consacre à la promotion des femmes dans les domaines de la finance, du droit, du management et des enjeux sociétaux. L’objectif : mettre les femmes au cœur de la réflexion économique et promouvoir un impact positif sur les transformations sociales et environnementales.

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En introduction, Patricia Cressot a souligné l’importance des échanges entre le monde académique et les institutions : « Au MWF Institute, on favorise les échanges entre le monde académique et le monde institutionnel. À Monaco, on a la chance d’avoir des échanges actifs. Ces experts nous aident et participent aux conférences. »

Les échanges ont été animés par Pascale Caron, une entrepreneuse et conférencière monégasque, fondatrice de Yunova Pharma. Elle est également Conseillère du Commerce Extérieur de la France à Monaco et Directrice de publication de Sowl Initiative, une plateforme soutenant les femmes dans l’entrepreneuriat, l’art et la culture. Co-auteure d’EntrepreneurIA, elle est reconnue pour son engagement en faveur de l’intelligence artificielle responsable et de la place des femmes dans la tech. Elle anime régulièrement des conférences sur ces thématiques, notamment en collaboration avec le MWF Institute et MonacoTech.

Clémentine Rousseau et Aline Valensa, conseillères en placements à la CMB Monaco, ont également pris la parole en début de conférence, pour partager leur perspective sur l’IA dans le secteur bancaire. « Pour nous, l’intelligence artificielle, c’est un levier stratégique qui redéfinit notre métier au sein de la banque privée. Depuis l’essor de ChatGPT en 2022, l’intelligence artificielle a clairement marqué un tournant. On essaie d’exploiter toutes les pistes que cette technologie peut apporter : améliorer l’expérience client, anticiper les besoins, personnaliser davantage, avoir des analyses plus approfondies. La véritable force de l’intelligence artificielle, c’est d’aider l’humain, pas de le remplacer. Aujourd’hui, le défi, c’est d’intégrer une IA qui respecte nos valeurs, notre cadre réglementaire et nos pratiques internes », ont-elles expliqué.

Pour cette journée spéciale, le panel a rassemblé plusieurs experts de la tech, à savoir Laura Degioanni, représentante de SaaS Office (Groupe Courtin), Dr Hala Najmeddine de Active Asset Allocation, Dr Aida Meghraoui-Kheddar, CEO de AMK Biotech, Louis L’Herrou, co-fondateur d’Altores (startup incubée chez MonacoTech) et Andréa Giuglaris, co-fondateur de la startup Maliz.ai (également incubée à MonacoTech). Tous ont pu présenter leurs parcours, leurs innovations et l’usage qu’ils font de l’IA au quotidien.

Ces intervenants ont également abordé des questions essentielles telles que le lien entre innovation technologique, responsabilité sociale et impact écologique, ainsi que les leviers nécessaires pour fidéliser les talents dans les carrières en IA.

L’un des points forts des discussions a été la conviction partagée selon laquelle l’IA doit compléter l’humain et non chercher à le remplacer. Une attention particulière a été portée sur la nécessité de rendre les métiers de la tech plus visibles, accessibles et inspirants pour les femmes, afin de les inciter à s’engager davantage dans ce domaine en pleine évolution.

« L’intelligence artificielle doit être inclusive, compréhensible et soutenable »

Marco Landi et Pascale Caron © Monaco Tribune

Dans un second temps, Marco Landi, ancien CEO d’Apple Computer et actuel président de l’Institut EuropIA, a partagé sa vision sur l’intelligence artificielle et son impact sur la société. Il a notamment insisté sur la faible représentation des femmes dans le secteur technologique : « Je ne comprends pas pourquoi, aujourd’hui, seulement 18 à 20 % des personnes qui s’engagent dans notre secteur sont des femmes. Ce problème commence dès l’enfance, dans les familles où l’on transmet l’idée que certaines carrières sont réservées aux hommes. »

Marco Landi a ensuite rappelé qu’une intelligence artificielle éthique doit respecter « trois commandements » : l’inclusivité, la compréhension et la soutenabilité : « L’IA doit être inclusive, car on a vu des IA discriminantes ; compréhensible, car nous devons savoir ce qu’il y a dans les algorithmes et soutenable, car nous ne pouvons pas promouvoir une IA qui dégrade notre environnement ». Le directeur de l’Institut EuropIA a également alerté sur l’impact environnemental de l’IA, rappelant qu’en plus d’être énergivore, elle est aussi « hydrovore », soulignant la consommation importante d’eau liée aux requêtes générées par les intelligences artificielles, un sujet encore trop peu abordé selon lui : « Lorsque vous effectuez une vingtaine de prompts par exemple, vous consommez un demi-litre d’eau. Imaginez, à l’échelle des milliards de requêtes générées chaque jour, la quantité d’eau mobilisée. C’est un aspect encore largement méconnu

Au terme de ces échanges, Pascale Caron a exprimé sa satisfaction : « Cet événement a parfaitement répondu à nos attentes ! Nous avons eu la chance d’écouter Marco Landi et ce panel de femmes exceptionnelles. Ça permet aussi de montrer qu’il existe de nombreuses femmes talentueuses dans la tech ».