Léo Igon, forgeron-coutelier exposé à l’Armurerie de Monaco

Léo Igon n’a que 32 ans, mais derrière ce jeune artisan se cachent déjà quinze années d’expérience et de passion.
Installé dans les Cévennes, ce forgeron-coutelier façonne à la main des couteaux uniques, réalisés dans le respect des traditions et des matériaux nobles. Il vend aujourd’hui ses créations via quelques points de vente, dont l’Armurerie Elysée à Paris et, depuis août 2024, plusieurs de ses pièces sont exposées à l’Armurerie de Monaco.
« J’ai commencé à forger à 17 ans, depuis 2010. Le travail du métal m’a toujours fasciné », confie-t-il. « Je travaille toujours la même nuance d’acier depuis quinze ans. Je fais tout moi-même, je suis indépendant. »
Léo travaille seul dans son atelier, qu’il est en train d’agrandir pour accueillir le public. Il y prévoit bientôt des stages d’initiation à la forge, ouverts à tous, enfants comme adultes.
Un artisanat local, sur mesure
Sa spécialité : le couteau droit, non-pliant, entièrement réalisé à la main. Chaque lame est forgée, chauffée, puis trempée pour renforcer sa solidité. Ensuite vient le travail du manche, dans des matières choisies avec soin : « Je travaille principalement des bois locaux comme l’olivier, le buis ou le bois de cerf. Même les étuis sont fabriqués à la main par un artisan auvergnat », précise-t-il.

Mais Léo ne s’arrête pas là. Il aime également explorer des matériaux plus rares, venus d’autres régions du monde : os de chameau, os de girafe, bois exotiques… « J’ai un fournisseur en Auvergne qui me permet d’accéder à ces matériaux nobles, tout en garantissant leur origine. Tout est fait dans le respect des règles, aucune matière ne vient du braconnage. »
C’est là que se situe la subtilité de son projet. Léo souhaite proposer deux gammes de couteaux : une gamme 100 % locale, ancrée dans son territoire, avec des matériaux régionaux ; et une gamme plus ouverte sur l’international, pour les clients qui souhaitent des matières plus atypiques, tout en restant dans une logique artisanale responsable.
« Ça peut faire sourire, mais je propose aussi des manches en bouse de vache », ajoute-t-il. « C’est un matériau séché, ensuite stabilisé dans une résine colorée, ça donne un joli motif au manche du couteau. Bien sûr, il n’y a pas d’odeur ! »
Derrière chaque pièce, il y a l’envie de transmettre un savoir-faire, loin de la production industrielle : « Ce que j’aime, c’est créer une pièce unique, écouter le client, m’adapter à ses envies. Je ne fais jamais deux fois le même couteau ». Tous ses couteaux sont personnalisables : forme de la lame, choix du manche, gravure sur métal ou étui en cuir poinçonné aux initiales du client. Chaque pièce est fournie avec un certificat d’authenticité, et parfois un coffret en bois.
Ses modèles préférés ? Ceux en bois d’olivier, pour leur beauté naturelle, mais aussi les plus inattendus : « J’aime expérimenter, tant que cela reste dans ma démarche artisanale. »
La seule difficulté, dit-il, est de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes : « Je préfère refuser une commande que de proposer quelque chose que je ne maîtrise pas parfaitement. »
Une fierté d’être à Monaco
Sa présence à l’Armurerie de Monaco est une source de fierté : « C’est la seule vitrine que j’ai en dehors de la France, et Monaco, c’est un lieu exceptionnel ! » Six de ses créations y sont actuellement visibles. Gérée par Erwan Grimaud, l’Armurerie de Monaco permet aux visiteurs de découvrir ses couteaux et, s’ils le souhaitent, de passer commande.

Léo veut aller plus loin : faire découvrir son métier, notamment aux jeunes : « J’ai participé aux Journées européennes des métiers d’art. Je pense que les jeunes pourraient être intéressés par l’artisanat, mais ils connaissent peu ces métiers. »
Il espère que ses stages et visites éveilleront la curiosité des plus jeunes : « Je pense qu’on peut leur faire découvrir le métier de façon intéressante, en dehors du cadre scolaire. Ce sont des choses que l’on n’apprend pas forcément à l’école. Il suffit de se mettre à leur hauteur ». Certaines visites seront même gratuites pour les enfants. L’objectif : montrer les gestes, faire découvrir des outils parfois vieux de plus de 200 ans, et peut-être éveiller des vocations.
Informations pratiques :
- Armurerie de Monaco : 4 Av. Albert II à Monaco
- Vous pouvez suivre le travail de Léo Igon via son site : www.couteaux-leo.com ou sur Instagram.