Tribunal : Un jeu entre collègues tourne mal sur un chantier à Monaco

L’accusé comparaissait devant le tribunal de Monaco pour des faits de violences sur un collègue de chantier, ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 25 jours.
Les faits remontent au 19 avril 2024, lors d’une journée de travail sur le chantier du parking des Salines à Monaco. Le prévenu, un maçon de 65 ans né au Cap-Vert et résidant à Nice, et son collègue effectuaient des travaux.
Sur les images de vidéosurveillance visionnées par les forces de l’ordre, les deux hommes semblent d’abord plaisanter en jouant avec une serpillière. Mais la situation dégénère lorsque l’un d’eux tente de reprendre un balai des mains de l’autre. C’est alors que le prévenu pousse violemment son collègue, provoquant sa chute.
La victime chute lourdement sur le sol, se fracturant gravement le bras. D’abord, elle déclare être tombée seule, mais un témoin du chantier viendra confirmer qu’elle a bien été poussée. L’analyse des images par les policiers permettra d’établir la responsabilité du prévenu. Selon le tribunal, la fracture multiple résulte directement du « geste fort » de l’accusé. La victime a subi une opération en raison de plusieurs fractures ouvertes et une hospitalisation de cinq jours. Toujours en convalescence, la victime n’a pas pu se présenter à l’audience.
L’examen du casier judiciaire du prévenu a révélé des condamnations antérieures pour violences en 2014 et 2019 à Nice, bien qu’il ne présente aucun antécédent à Monaco. L’avocat de la partie civile dénonce « un jeu qui a mal tourné » et insiste sur la gravité des conséquences pour son client. Il plaide pour une condamnation, rappelant que « la victime a été transportée d’urgence à l’hôpital et continue de suivre des soins ».
Le procureur insiste sur le fait que, bien que la situation ait commencé comme un simple jeu entre collègues, le geste du prévenu constitue une véritable violence. Ce qui importe, selon lui, ce n’est pas l’intention initiale, mais bien l’acte en lui-même : une poussée qui a entraîné une lourde blessure. Il met également en avant les antécédents judiciaires du prévenu, déjà condamné pour violences, et considère qu’une sanction s’impose. Il requiert ainsi une peine de 15 jours de prison avec sursis.
L’avocat du prévenu, quant à lui, rappelle que l’incident est né d’un jeu et que son client n’avait aucune intention de blesser son collègue. Pour lui, la situation a simplement dégénéré, sans qu’il y ait une volonté délibérée de nuire. Il souligne que son client n’a pas un tempérament violent et demande au tribunal de prendre en compte le contexte avant de prononcer une condamnation trop sévère.
Lorsqu’il est appelé à s’exprimer, le prévenu exprime ses regrets : « Je regrette beaucoup. C’est dommage. »
Après délibération, le tribunal le reconnaît coupable et le condamne à 15 jours de prison avec sursis. La victime, s’étant constituée partie civile, obtient l’ouverture d’une expertise ainsi qu’une indemnité de 1 500 euros.