Monaco accueille le premier sommet européen des femmes chefs d’entreprises

Le Prince Albert II s’est rendu lundi soir au premier congrès européen des femmes dirigeantes qui s’est tenu à Monaco sous l’égide de la FCEM et de l’AFCEM.
Ambiance tailleurs, discours inspirants et tables rondes lundi 2 juin dans l’espace des congrès du Méridien Beach Plaza : l’AFCEM – l’antenne monégasque de l’association FCEM (Femmes chefs d’entreprises du monde) – a accueilli seize délégations nationales venues des quatre coins de l’Europe et d’ailleurs. Placée sous le haut patronage du Prince Albert II, qui s’est rendu sur place en personne en début de soirée, cette journée a mis à l’honneur la place et l’engagement des femmes dans le monde du travail. « Face aux bouleversements majeurs que traverse l’Europe, les tensions géopolitiques, l’accélération du numérique, la transition écologique, la fragmentation du marché économique, il est plus que jamais nécessaire de nouer des alliances solides et de créer des passerelles entre nos associations, nos projets et nos cultures entrepreneuriales », déclare Johanna Houdrouge, présidente de l’AFCEM, dans son discours d’ouverture. Leïla Doukali, à la tête de l’association marocaine se réjouit quant à elle de représenter le Maroc comme « un lien entre l’Europe, Monaco et l’Afrique ».
Un héritage européen
L’évènement s’inscrit en droite ligne de la dynamique imprimée par la fondatrice, Yvonne Foinant, dès la création de la FCEM en 1945.Objectif affiché pour cette première édition monégasque donc : ouvrir un espace de coopération européenne, ancrée dans la réalité de chaque territoire et capable de dialoguer d’actions concrètes avec les grandes institutions européennes et internationales. « Nous avons le devoir de penser l’Europe au féminin, non pas comme une vision séparée mais comme la dimension essentielle et démocratique de son développement. C’est l’objet de notre première table ronde. La deuxième discussion a quant à elle porté sur l’appui aux PME en faveur de l’innovation dans le numérique et le développement durable », résume Marie-Christine Oghly, présidente de la FCEM.
Une journée d’échanges
Tout au long de cette journée se sont égrenés les témoignages d’entrepreneuses qui questionnent leur place dans la société et transmettent leur vision de l’entreprenariat. Sabine Calba, directrice de la Banque Populaire Méditerranée, pousse par exemple vers une « plus grande indépendance économique des femmes, notamment vis-à-vis de leurs maris ». Angela Petrulli, membre du comité directeur de l’AFCEM, défend de son côté la place de l’artisanat et des savoir-faire manuels, dans un environnement de plus en plus digitalisé.

Invitée par Johanna Houdrouge à s’exprimer lors du discours d’ouverture, Christine Pasquier Ciulla, présidente de la Comission de législation au Conseil Nationnal, a pour sa part réaffirmé sa volonté de porter la voix des femmes en Principauté et en Europe : « Mon rôle de parlementaire, membre de délégation internationale, notamment à la PACE, (Parliamentary Assembly of the Council of Europe, ndlr) me conduit à échanger avec nos voisins, de grandes institutions et des législateurs sur ces questions communes. Comment mieux concilier vie professionnelle et familiale ? Comment lutter efficacement contre les inégalités persistances ? Comment renforcer l’accès des femmes aux postes de décision ? »
Un dernier point sur lequel a aussi insisté le Conseiller de Gouvernement – Ministre des Finances et de l’Économie, Pierre-André Chiappori, interrogé sur la place croissante des femmes dans le secteur des technologies : « politiquement notre levier d’action consiste à fournir une éducation de premier choix afin de rendre accessible toutes les spécialités et tous les domaines. »

Le Prince Albert II honore l’évènement de sa présence
Ce rendez-vous volontairement inclusif s’est ainsi illustré par le soutien du gouvernement en la personne de Pierre-André Chiappori, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Économie, qui a partagé ses réflexions lors du discours d’ouverture, devant son homologue, Lionel Beffre, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l’Intérieur et la Déléguée interministérielle pour la promotion et la protection des droits des femmes, Céline Cottalorda. Le Prince Albert II a enfin souhaité assister à la cérémonie de clôture afin de réaffirmer le soutien de la Principauté à la place des femmes dans la vie économique et institutionnelle du pays.