Ouverture du Blue Economy and Finance Forum à Monaco : « C’est un espace où des solutions peuvent émerger »

Le Blue Economy and finance forum (BEFF) 2025 a démarré aujourd’hui au sein du Grimaldi Forum en présence du Prince Albert II.
Cette première journée a été marquée par la présence de nombreuses figures économiques, politiques et diplomatiques. Aux côtés du Souverain se tenaient deux co-présidents engagés : Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC et Ilana Seid, ambassadrice de la République de Palau auprès des Nations Unies. La matinée a été rythmée par les interventions de Christine Lagarde et d’Agnès Pannier-Runacher. Étaient également présents Ray Dalio, Andrew Forrest, Jean Lemierre ou encore Marisa Drew, ainsi que de nombreux ministres, chercheurs, représentants d’ONG, chefs d’entreprise et acteurs du monde financier.

Qu’est-ce que le BEFF et l’économie bleue ?
Le Blue Economy and Finance Forum est un événement international qui réunit à Monaco les décideurs publics, investisseurs, scientifiques et entrepreneurs engagés dans la transformation de l’économie maritime mondiale. Organisé en partenariat avec la Principauté et inscrit dans le cadre des événements spéciaux de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, le BEFF vise à favoriser le financement et l’innovation au service d’une économie bleue durable, régénérative et inclusive.
L’économie bleue désigne l’ensemble des activités économiques liées à l’océan, aux mers et aux zones côtières. Elle représente aujourd’hui un pilier stratégique pour la croissance mondiale. Avec une valeur estimée à 2 500 milliards de dollars par an et des prévisions dépassant les 3 000 milliards d’ici 2030 selon l’OCDE, l’économie bleue est aujourd’hui la cinquième économie mondiale. Elle est essentielle pour la sécurité alimentaire, le commerce, la transition énergétique, la recherche pharmaceutique et la résilience écologique. Toutefois, cette croissance ne peut se faire qu’avec une coopération internationale renforcée, des politiques ambitieuses et des investissements ciblés.
Une première journée riche en échanges

Ce matin, la session plénière d’ouverture s’est tenue, en présence du Prince Albert II, mais aussi de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, qui a tenu un discours particulièrement poétique. Elle a notamment exposé la situation actuelle et souligné les opportunités qu’une économie bleue durable présente, à la fois pour la nature et les écosystèmes commerciaux. C’est une opportunité à ne pas manquer, selon elle, si nous voulons continuer à prospérer.
Enfin, la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a également pris la parole pour ouvrir le forum : « C’est un véritable honneur d’ouvrir cette nouvelle édition sur le financement de l’économie bleue ici à Monaco, en présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II, dont la vision et l’engagement en faveur de la protection des océans et des politiques fondées sur la science ont inspiré une action mondiale. Ce forum est plus qu’une simple conférence. C’est un catalyseur, un espace où des solutions peuvent émerger, des financements peuvent être débloqués et la confiance peut être rétablie. Les enjeux sont considérables. L’économie bleue représente 2 500 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale et fait vivre des centaines de millions de personnes », et poursuit « moins de 1 % des financements climatiques sont consacrés aux océans. Moins de 0,1 % des financements privés soutiennent une économie bleue durable. Trop d’acteurs locaux, des communautés côtières aux entrepreneurs innovants, sont laissés pour compte. Ce décalage doit cesser. La France est déterminée à combler ce fossé. »
Deux panels ont ensuite rythmé la matinée, portant sur le financement de la conservation des écosystèmes marins à l’échelle locale puis transfrontalière, réunissant de nombreux experts et représentants du secteur privé. Le premier panel, consacré au financement de la conservation locale et nationale des écosystèmes marins, a réuni notamment le Dr Grethel Aguilar (UICN), Melissa Garvey (The Nature Conservancy), Jean Lemierre (BNP Paribas) et José Soares dos Santos (Oceano Azul Foundation), modérés par la journaliste Robyn Curnow.
Le second panel porté sur le financement des programmes transfrontaliers de conservation, a vu intervenir Ray Dalio, Dr Andrew Forrest, Mary Schapiro (GFANZ), et Barbara Karuth-Zelle (Allianz SE), sous la modération de Karen Sack (ORRAA). Ensemble, ils ont évoqué la nécessité de financements durables pour préserver les ressources partagées des océans au-delà des frontières.

Cet après-midi, la seconde session plénière porte sur le thème Financer une économie bleue régénérative et durable. Le discours d’ouverture est assuré par Costas Kadis, commissaire européen à la Pêche et aux Océans. Deux nouveaux panels seront au programme. Le premier, intitulé Unir les forces : la puissance du financement mixte, explorera comment les mécanismes de dé-risquage et les crédits biodiversité peuvent attirer les investissements privés. Parmi les intervenants figurent Marisa Drew (Standard Chartered), Dame Amelia Fawcett et Anthony Smith Jr., ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Économie bleue d’Antigua-et-Barbuda.
Le second panel, dédié à l’innovation financée par l’investissement privé, mettra en lumière le rôle du capital-risque dans l’émergence de solutions bleues. Des figures telles que Mo Ibrahim, Isabelle de Cremoux (Seventure Partners) et Nathalie Sarel (Crédit Agricole CIB) partageront leur vision d’un océan comme nouvelle frontière d’investissement durable.
La seconde journée du Forum se concentrera sur les enjeux majeurs liés à la transformation durable du transport maritime et des infrastructures portuaires, ainsi que sur les solutions concrètes en matière de gouvernance et de financement des océans. La troisième session plénière s’ouvrira avec un discours d’Arsenio Dominguez, Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), avant deux panels sur la décarbonation du transport maritime et l’adaptation des infrastructures portuaires et côtières, avec la participation d’acteurs du secteur comme Lloyd’s Register, CMA CGM, ENGIE ou encore le port de Shanghai.
Dans l’après-midi, la dernière session plénière abordera les perspectives globales de financement des océans, avec l’intervention de grandes institutions telles que la Banque mondiale, l’EIB, l’ONU et IDB Invest. Enfin, des représentants de gouvernements du Chili, du Vietnam, de Norvège, de Palau ou encore du Cap-Vert viendront partager leurs recommandations politiques et engagements pour renforcer la gouvernance océanique et catalyser l’économie bleue. Une performance artistique intitulée « The Pulse of the Ocean » ponctuera ce forum.